Premier producteur de porcs de l’Union Européenne

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L’Allemagne est le premier producteur de porcs de l’union européenne. Le premier consommateur aussi avec 4,5 millions t.e.c. Caractéristiques et enjeux pour l’avenir de notre voisin, allié et concurrent avec Christine Roguet, économiste à l’Ifip (Institut du porc).

« La réunion des deux Allemagne a été suivie d’un effondrement de la production, lié à une décapitation du cheptel est-allemand », rappelle Christine Roguet de l’Ifip. C’est seulement depuis 1995 que la croissance de la production a de nouveau augmenté.
Parallèlement, « les importations ont augmenté après la réunification puis se sont stabilisées tandis que les exportations connaissaient une croissance explosive», relate Christine Roguet. « Depuis 2000, on observe une hausse des importations, en vif principalement, qui caractérise un déficit sur les animaux vivants, porcelets et porcs charcutiers ».

59% des porcs dans le Nord-ouest


« Il y a une séparation régionale du naissage et de l’engraissement », explique Christine Roguet. (© Web-agri)

Le cheptel est fortement concentré dans le nord-ouest (59% des porcs allemands) et le sud (27%). « La part de l’Est a diminué de moitié après la réunification », souligne l’économiste. « Le Nord Ouest dispose d’atouts géographiques et humains : de grands ports de commerce, la proximité des zones de consommation, le savoir-faire à l’échelle de l’élevage et de la filière ».
A la différence de la France, il existe peu d’exploitations naisseur-engraisseur, seulement 20%.  « Il y a une séparation régionale du naissage et de l’engraissement », explique Christine Roguet. « Dans le Nord-Ouest, les élevages sont principalement engraisseurs tandis que le Sud et l’Est sont naisseurs. Il y a donc des déficits et excédents en porcelets qui nécessitent les échanges entre régions ou pays voisins ». Ainsi, souligne la spécialiste, « les importations de porcelets ont été multipliées par 7 ces 10 dernières années », en provenance principalement du Danemark et des Pays-Bas.

La taille des exploitations allemandes est encore faible

Il existe 103.400 exploitations avec des porcs, un chiffre qui a diminué de 65% en 10 ans. Mais, la production est essentiellement réalisée par 40.000 exploitations qui concentrent 95% du cheptel. Les tailles d’exploitations sont très différentes d’une région à l’autre. Ainsi le Sud regroupe les exploitations les plus petites. 73 truies en moyenne en 2003 et 315 porcs. Dans l’Est, en 2003, le nombre moyen de truies par exploitation était de 900 (500 exploitations), contre 145 truies dans le Nord-Ouest.

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Filière porcine allemande - Des restructurations majeures à l’aval

« La taille des exploitations allemandes est encore faible, même si la concentration s'accompagne  d’une augmentation de la taille comme dans tous les pays européens », note Christine Roguet pour qui les évolutions de la production porcine allemande sont à l’agrandissement des élevages, l’amélioration des performances techniques, l’organisation de la filière et la restructuration de l’abattage-découpe. Ainsi, note la spécialiste, la production porcine en Allemagne est portée par le niveau élevé de consommation du pays mais aussi par sa capacité à exporter : « L’essor des exportations place l’Allemagne derrière le Danemark mais…devant les Pays-Bas ». Le changement de gouvernement fin 2005 a écarté les verts du pouvoir en Rhénanie, diminuant les pressions sur les éleveurs. Selon Christine Roguet, les limites à la production porcine allemande pourraient être environnementales et sanitaires dans le Nord Ouest en raison de la concentration de la production, et une opposition sociétale à l’Est et au Sud.  Les épisodes sanitaires (peste porcine) sont un réel handicap dans un pays caractérisé par la concentration et les mouvements nécessaires d’animaux entre régions.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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