Stabilité de l’équipe, « clé de la réussite », pour Hervé Colombel, éleveur à Plénée-Jugon

Article réservé aux abonnés.

Depuis 1990, et l’agrandissement de son élevage en 180 truies naisseurs engraisseur, Hervé Colombel gère son exploitation avec un salarié. « Depuis 1990, Alain Ronxin, mon salarié est toujours présent », avance Hervé Colombel qui considère que les bonnes performances de l’élevage s’expliquent par cette stabilité. « C’est la clé de la réussite ! » Aussi faut-il réunir toutes les conditions pour la préserver.


Le travail en maternité a été observé (© Web-agri)
Léleveur a peu hésité quand on lui a présenté ce projet d’étude. « Quand on nous l’a proposé », explique l’éleveur, « nous étions en pleine réalisation d’un audit pour la restructuration de la partie naissage, et nous avons vu aussi la possibilité de se réunir (avec son salarié) pour discuter ». « Les conditions de travail, c’est un sujet qu’on aborde pas assez. On échange plus souvent sur les résultats techniques, les bâtiments….mais nous avons peu travaillé sur l’organisation. Nous avons beaucoup à apprendre, mettre en commun nos idées pour s’améliorer ». Ainsi Hervé Colombel a-t-il vu l’intérêt que peut apporter la vision d’un œil extérieur sur son élevage et sur l’organisation du travail avec un salarié.


Hervé Colombel

180 truies naisseur-engraisseur à Plénée Jugon (22), conduite en 7 bandes

 Il a participé à une étude avec l’Anact et les Chambres d’agriculture de Bretagne. Le but est la recherche d’améliorations conjointes des performances et des conditions de travail.

Les observations dans l’élevage ont porté sur la partie naissage : mise-bas, sevrage et insémination.

« Pour l’étude, nous avons choisi le poste naissage/maternité, C’est Alain qui s’en occupe. Sur l’exploitation, nous travaillons en autonomie chacun de notre côté. L’élevage est sur le même site mais 200mètres et une route séparent la maternité et le post-sevrage/engraissement. C’est l’occasion de faire le point sur la pénibilité du travail pour Alain, …qu’il puisse donner son avis, et aussi le mettre en avant. » Il existe un projet de construction d’une nouvelle maternité. Avec cette étude, l’éleveur souhaite intégrer dans la réflexion du nouveau bâtiment certaines améliorations qui pourraient découler de l’observation.

Se pencher 145 fois en 45 mns !

« Rapidement, les observations nous ont permis de prendre conscience de détails ou de gestes répétitifs », explique Hervé Colombel. Pour analyse, il réalise un film de 45 mns pendant la période de mise-bas. Pendant ces 45 mns, Alain s’est penché 145 fois, soit une fois toutes les 18 secondes. Il a soulevé et reposé 47 porcelets. Un exemple qui met en évidence la sollicitation du corps. « Il est difficile de supprimer les gestes répétitifs », explique Hervé Colombel, « par contre nous essayons de grouper les interventions ». Une façon de diminuer les tâches pénibles.
« Comme nous travaillons avec une fiche individuelle truie et suivons ainsi sa carrière, nous avons repris le déclenchement des mises-bas sur certaines truies à problèmes », explique l’éleveur : « Dix mises bas sur la journée, c’est mieux qu’étalées dans la semaine et sur le soir ».
Autre exemple, au sevrage, le sexage–allottement et la vaccination étaient réalisés successivement, multipliant ainsi les prises de porcelets. « Maintenant nous réalisons tout ensemble, et à deux, c’est plus facile et cela évite de les reprendre après », commente Hervé Colombel.

Projet de nouvelle maternité plus proche du PS-engraissement

« Avec cette expérience, il y a de nouvelles idées et perspectives. On essaie surtout d’éviter les erreurs. En maternité, les cases et équipements de cases évoluent peu. Par contre on réfléchit à mettre la bande dans les mêmes salles, aux largeurs de couloirs suffisantes pour évacuer plus facilement des cadavres, éviter des enjambements avec des mini-couloir de salle », note Hervé colombel, « On peut aussi envisager des couloirs de surveillance à l’arrière…C’est utile, mais cher.. ».

L’éleveur a ainsi modifié différentes pratiques. Des modifications qui sont propres au fonctionnement de cette exploitation et qui ne sont pas extrapolables en l’état. Hervé Colombel et son salarié Alain Ronxin, ont  ainsi modifié après essai leurs pratiques de castration. « Nous effectuons maintenant la castration vers une semaine, les porcelets sont moins lourds à manipuler, avant c’était vers 12-13 jours. Nous avons essayé aussi vers 2 jours, mais cela a été un échec.» Et « toutes les tâches pénibles ou dangereuses, on essaie de les faire à deux », souligne l’éleveur.

Faire les choses autrement


« Toute la difficulté de l’éleveur consiste à modifier nos habitudes par peur de l’échec. Quand ça marche bien, pas envie de bouger, il est difficile de franchir le pas. C’est là que l’avis extérieur a son intérêt » conclut Hervé colombel.


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...