Arrêt de la vermifugation, sevrage en douceur, bâtiment au service de la qualité de vie de ses animaux : Eric Jeanmougin, éleveur allaitant producteur bio de veaux sous la mère, estime que son rapport avec les animaux est déterminant pour leur santé. A la clé, ses dépenses vétérinaires restent sous la barre des 600 euros par an. Témoignage.
« Aujourd’hui, je ne vermifuge plus, mais au début je faisais comme tout le monde », témoigne Eric Jeanmougin, producteur bio de veaux sous la mère à Perquie (40). « On a tendance à reproduire ce que font les autres, en se disant qu’il doit y avoir une bonne raison et finalement on ne se remet pas en cause. »
« J’ai arrêté de faire des traitements antiparasitaires sur mon troupeau et mes animaux ne sont pas parasités. Je contrôle régulièrement par des analyses coproscopiques qui confirment l’absence d’œufs de parasites dans les selles de mes vaches allaitantes. Cela dit, je pense que mes veaux de boucherie font peut-être 30 kg de moins que s’ils avaient une protection antiparasitaire. » |
« Cela dit, je pense que mes veaux de boucherie font peut-être 30 kg de moins que s’ils avaient une protection antiparasitaire. » |
Un sevrage très progressif, tout en douceur
« Pour moi, le mode d’élevage est directement responsable de cette faculté de l’animal à résister à toutes les agressions. Je n’ai jamais eu besoin de vacciner et en 15 ans d’élevage, je n’ai jamais connu de problème de diarrhées chez les veaux », confie l’éleveur.
Carte d'identité : Eric Jeanmougin Eleveur allaitant, race Blonde d’Aquitaine, producteur de veaux sous la mère agriculture biologique
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« Je suis convaincu que la santé réside dans le bien-être de l’animal. Ses conditions de vie sont les premiers gages de sa santé. Et je suis extrêmement à l’écoute de mes animaux. » « Selon moi, la phase la plus déterminante pour la l’avenir de la génisse et la future santé de la mère est le sevrage », estime Eric Jeanmougin. « Je fais un sevrage très progressif, tout en douceur. Mon objectif est que le sevrage se déroule sans aucun stress ni souffrance pour les velles. Au départ, elles sont en permanence avec leur mère. Et je vais créer un espace de plus en plus grand entre les veaux et leur mère. Je les place dans un box attenant puis je les fais têter une fois par jour. » « A la fin du processus, je remarque que ni la velle ni la mère ne cherchent à se rapprocher. Je rationne correctement pendant le sevrage et ainsi, sans aucun souffrance ni stress, les pathologies ne s’installent pas sur mes génisses. » |
« J’ai volontairement choisi d’investir dans la qualité de vie de mes animaux »
« Tout mon investissement a été fait dans un bâtiment de qualité et non dans le machinisme agricole. J’ai volontairement choisi d’investir dans la qualité de vie de mes animaux en leur offrant un bâtiment non humide, bien ventilé, sans bruit, ni courants d’air, ni agressions de quelques sorte. Dans mon bâtiment, la surface utile pour les animaux est de 900 m2. Je passe 400 kg de litière tous les deux jours et je fais des lots d’animaux qui respectent la hiérarchie du troupeau et les compatibilités entre les vaches. Mes animaux restent bloqués toute la journée parce qu’ils sont bien, ils consomment et ils ruminent tranquillement. Quand je les lâche, il n’y a pas de bousculades. »
« Dans mon rapport avec mes animaux », conclut Eric Jeanmougin, « je me rapproche d’un rapport d’éducation d’un parent envers ses enfants. Mon rapport avec les animaux est déterminant de leurs conditions de santé. Et chez moi, les dépenses vétérinaires ne représentent pas plus de 600 € par an. »
Cet article fait partie d'une série de conseils et de témoignages sur les éleveurs qui n'utilisent plus d'anti parasitaires. Pour en savoir plus, lire Parasitisme : Christian Mage, Institut de l'élevage : « Pour conduire un troupeau sans avoir recours aux anti parasitaires, il faut être un éleveur performant » en cliquant ICI. |
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