La production laitière a augmenté avec les associations graminées légumineuses

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Depuis une dizaine d’années qu’il a implanté des mélanges prairiaux Dynamic, Joseph Bellier, éleveur laitier en Ille et Vilaine a réalisé d’importantes économies en engrais et en concentrés. Mais sa marge brute de l’atelier lait n’a pas évolué depuis 10 ans, elle est stable à 1600 €/ha; car l’éleveur a utilisé le différentiel permis pour déléguer du travail et gagner en conditions de vie.


Au minium, les pâtures produisent 9 tonnes de matière sèche/ha (© Web-agri)
Pour gagner en autonomie et jouer la carte d’un système économe, Joseph Bellier, éleveur laitier à Argentière du Plessis (35)  a implanté il y a une dizaine d’années 30 ha de prairies d’associations diverses de graminées et légumineuses (*). « Parallèlement, j’ai changé mes pratiques de conduite des prairies. Je ne mets quasiment plus d’ammonitrate dans ces parcelles alors que j’en mettais entre 15 et 20 tonnes/ha », témoigne l’agriculteur. Alors que le rendement des prairies a augmenté. «  Au minium, les pâtures produisent 9 tonnes de matière sèche/ha : 8 tonnes en moyenne sur les pâtures, et la dernière coupe mi juillet part pour la déshydratation en bouchons. Après quoi les animaux vont de nouveau pâturer aux mois de septembre, octobre. »
Exploitation de Joseph Bellier, éleveur laitier à Argentière du Plessis (35)
48 VL à 9.500 kg de moyenne
Chargement 1,31 UGB/ha
Superficie de 63 ha dont 30 ha de prairies Dynamic, 16 ha de maïs, 2 ha de luzerne et le reste en prairie naturelle.
Coût de concentré : 30€ pour 1000 l de lait
Marge brute atelier lait / 1.600 € /ha
(*) Prairies implantées avec des mélanges prairiaux Dynamic, société Tmce (Technique minérale culture élevage).
Pour Joseph Bellier, la qualité des prairies est responsable pour une grande part de l’augmentation de la production laitière par vache qui est passé en dix ans de 7 500 kg à 9 500 kg. « Si les vaches laitières (VL) consommaient du maïs à longueur d’année, je pense que je serais à 10 000 kg. Mais à l’inverse, je suis prêt à descendre à 9 000 pour faire davantage d’économies, même si je dois avoir 2-3 vaches de plus. » Car aujourd’hui et pendant les quatre mois estivaux de l‘année, la ration des VL est fondée sur l’herbe à 100% avec seulement 2 kg de maïs épis en bouchons. «L’an dernier, j’ai fermé le silo de maïs ensilage mi-avril pour le rouvrir mi août. Le reste du temps, elles ont du maïs ensilage à volonté, du foin et un concentré VL. »

Econome en travail

Les limitations du climat obligent l’éleveur à laisser trois mois durant les vaches dans les bâtiments. Autant que possible, il préfère les voir dans les pâtures, même si les parcelles sont éloignées de 500 à 800 mètres de la salle de traite et lui demandent ce trajet deux fois par jour. «  Pour moi, il est beaucoup plus économique de les avoir dans les pâtures à tous les niveaux et pas seulement sur l’aspect alimentaire. Je n’ai pas besoin de tracteur pour récolter et ensuite distribuer l’aliment, j’ai moins de lisier à épandre pour ensuite le redistribuer après dans les parcelles. Sans compter que tout le temps que les VL sont au pré, il n’y a pas non plus les logettes à nettoyer. »
Dès l’hiver prochain et pour la première fois, l’éleveur va distribuer de l’ensilage d’herbe aux vaches laitières. «Je veux pouvoir réduire encore la consommation de concentrés. Ces dernières années, les économies réalisées sur les achats d’engrais et de concentrés ne se sont pas répercutées sur la marge brute de l’atelier lait, qui est stable depuis 10 ans à 1600 €/ha », souligne l’éleveur «elles ont été équilibrées par le coût de la déshydratation. » Mais c’est le choix de l’éleveur pour réduire le travail. En effet, l’exploitant a préféré faire intervenir une coopérative qui vient couper et ensiler l’herbe qui lui est ensuite livrée sous forme de bouchons pour l’hiver. « Il n’y a pas besoin de tracteurs pour distribuer l’alimentation pendant l’hiver. J’achète du maïs épis que je donne au seau. »
Chez Joseph Bellier, les premières prairies Dynamic installées, il y a près de dix ans, sont encore en état aujourd’hui et fournissent un bon rendement. Pour réussir l‘implantation de ces mélanges, l’éleveur conseille la technique du sans labour pour ne pas tasser la terre et nuire à la population de vers de terre du sol. Il préconise également de ne pas travailler la terre et de semer au Horsch par exemple.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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