En 2013, l'ensemble du quota laitier actuel français sera réalisé par 70.000 producteurs. Ce qui représente une hausse de quota de 60 à 90.000 l par exploitant, soit une amélioration de la rentabilité. A condition de parvenir à ne pas augmenter le coût du travail.
« Dans les années qui viennent, la production laitière s'achemine vers une réduction du nombre des producteurs estimée à 70 000 pour 2013 », présente Guy Lemercier, du centre de gestion Cogedis. Le quota par exploitation va augmenter. « Or quand la taille de l'exploitation augmente, la rentabilité s'accroît par une dilution des charges de structure sur un plus grand quota. Ainsi, entre 200 et 500.000 l, l'Ebe (Excédent brut d'exploitation) pour 1.000 l passe de 155 à 175 €. On gagne 10 € de coût de production par 1000 l de quota supplémentaire », précise Guy Lemercier.
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La solution majeure passera par la société civile laitière
« L'équation que vont avoir à résoudre les producteurs va être de produire plus sans augmenter le coût du travail. Si, pour faire plus de quota, un éleveur qui produit 300.000 l embauche un salarié à mi-temps, cela représente pour lui 20 € de coût de production supplémentaire. Je pense alors que la solution majeure passera par la société civile laitière, qui est une sorte de "Pacs" agricole. Cette formule évite de se marier totalement mais de mettre tout de même en commun les bâtiments, le lait, le tank, tout en gardant sous sa direction propre ses cultures et son porte-monnaie. Je crois beaucoup en cette solution. Dans la stratégie de mise en place, on peut toutefois regretter que la société civile laitière arrive si tardivement, une fois effectués les investissements pour les mises aux normes. Aujourd'hui, les producteurs de lait sont à plus de 50% de taux d'endettement. Fin 2006, les mises aux normes seront finies, et, en fonction des cas, elles auront coûté entre 2 et 15 centimes de coût de production supplémentaire. Pour un producteur qui souhaite développer dans deux ans une stratégie d'alliance, quid de son nouveau bâtiment aux normes? », interpelle Guy Lemercier. « D'autant que, lors d'une alliance, il y a souvent un bâtiment à refaire. Au centre de gestion Cogedis, nous voyons déjà beaucoup de projets de sociétés civiles laitière et je pense que nous verrons beaucoup de ces stratégies d'alliance auprès des éleveurs qui ont fait une mise aux normes économe. »

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