« Les antibiotiques, c'est pas automatique ! » Tout le monde connait le dicton, mais sachez qu'il s'applique aussi aux mammites en élevage laitier. En identifiant le germe responsable, on cible le traitement (ou on ne traite pas du tout) et tout le monde y gagne.
Les mammites, ça coûte cher ! Plus de 200 €/vache et par an selon plusieurs estimations (perte de production, frais vétérinaires, temps passé autour de l'animal...). Pour les repérer au plus vite, deux gestes comptent : tirer les premiers jets à la traite et palper la mamelle. Pour les éleveurs équipés de robot, ce sont les données de conductivité, de fréquentation et de production qui sont à surveiller.
Si l'aspect du lait tiré est modifié et/ou si l'un des quartiers est dur et chaud, il y a suspiscion de mammite. La détection est plus compliquée en revanche en l'absence de symptômes... Mais lorsqu'un comptage cellulaire est anormalement élevé, la vache peut-être considérée comme infectée (mieux vaut confirmer avec une analyse bactériologique dans le cas d'une mammite subclinique).
Comme pour les vermifuges, mammite = traitement sélectif
Camille Pommereul, vétérinaire dans la Manche, expliquait dans un livre blanc récemment paru sur Web-agri et dédié aux infections mammaires que « 25 à 70 % des mammites d’un élevage pourraient se soigner sans antibiotique ». C'est le cas notamment des infections non sévères par Escherichia coli. Un anti inflammatoire peut à la rigueur être administré pour aider l'animal à gérer la douleur.
En revanche, une mammite à Gram + (Staphylocoque doré/S. aureus, ou encore Steptocoque uberis) nécessite d'être traitée avec un antibiotique adapté. Il est donc très important d'identifier le germe en cause pour bien cibler le traitement d'une mammite clinique non sévère.
Des outils pour identifier les germes
Aujourd'hui, il existe plusieurs outils pour identifier rapidement les germes responsables des mammites et ainsi mettre en place des traitements sélectifs adaptés. Le plus connu reste l'examen bactériologique réalisé en clinique vétérinaire (culture sur gélose), mais cela prend entre 12 et 24h avant d'obtenir un résultat.
Pour offrir une réponse plus rapide, certains vétérinaires se sont équipés d'analyseurs automatiques qui peuvent même pour certains se déplacer en fermes. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire, il se peut qu'il en soit équipé. Certains outils ne font que distinguer les bactéries Gram + des Gram -, mais d'autres vont plus loin en déterminant le genre et l'espèce exacts.
Traitement sélectif également au tarissement
Fini le traitement systématique au tarissement ! Là aussi, on parle de traitement sélectif. Et pour cela, il faut se baser sur plusieurs critères dont le comptage cellulaire en premier lieu. Une vache sera considérée comme saine si son CCI ne dépasse pas 150 000 cellules/ml en multipare et 100 000 cellules/ml en primipare. Ce seuil peut être augmenté à 250 000 cellules dans certains élevages.
Il s'agira également de prendre en compte l'historique de contamination de l'animal ou encore la pression infectieuse du troupeau. Et si l'animal ne dispose pas de comptage cellulaire, il peut être intéressant de réaliser une analyse bactériologique avant le tarissement.
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