Certains évènements comme les transitions et déséquilibres alimentaires, les cétoses, ou les œdèmes mammaires peuvent fragiliser les défenses immunitaires des vaches, modifier la structure des bouses et du comportement et au final provoquer des mammites. De même, certains micronutriments comme les vitamines E et A, le ß-carotène, le cuivre, le sélénium, le zinc ou le fer sont impliqués dans le bon fonctionnement du système immunitaire.
L’alimentation en tant que telle n’a pas d’effet direct sur le risque d’infection mammaire puisqu’elle n’est pas source de contamination de la mamelle. Les mammites, maladies multifactorielles par excellence, sont des infections mammaires qui peuvent provenir de trois causes :
l'affaiblissement des défenses immunitaires de l'animal, entraînant une plus forte sensibilité aux infections extérieures
La dégradation de l’état des trayons ou de la mamelle
l'accroissement de la contamination bactérienne du milieu.
Le plan « mammites j’anticipe ! », initié par l’Institut de l’élevage et le Cniel, décrit l’influence de l’alimentation des vaches laitières sur les risques de mammites. Cette fiche rappelle notamment l’importance d’un rationnement équilibré en énergie et protéines.
Perte de poids et cétose
Il a été démontré une corrélation entre le taux de mammites cliniques et les pertes de poids en début de lactation. La perte de poids peut provenir d’un déficit énergétique de la ration de début de lactation (insuffisance de l’ingestion de l’animal ou de la densité énergétique de la ration), mais aussi d’un excès énergétique de la ration pendant le tarissement, qui entraîne un engraissement excessif lors de la période sèche suivi d’un amaigrissement important en début de lactation du fait d’une capacité d’ingestion limitée au regard des besoins croissants.
Les maladies métaboliques comme la cétose (acétonémie) et l’acidose ont aussi des effets démontrés sur les mammites. En début de lactation la cétose, ou acétonémie - les corps cétoniques qui s’accumulent dans le sang - entraîne une diminution de la capacité de phagocytose des globules blancs et donc des défenses immunitaires des animaux. La baisse d’appétit engendrée par l’état de cétose induit également un temps de couchage plus important et donc une augmentation du risque d’entrée de germes via la litière. Pour prévenir les cétoses, il faut éviter la suralimentation et l’engraissement avant le vêlage, couvrir les besoins en énergie et en azote en début de lactation, favoriser l’ingestion à l’aide d’une bonne gestion de la transition et le choix de fourrages ingestibles et digestibles.
L’excès d’azote considéré à tort comme favorisant les mammites
Sur le terrain, l’excès d’azote est souvent considéré comme favorisant l’apparition de mammites. Cependant, les études montrent que le niveau azoté de la ration en lactation ne peut pas, à lui seul, être déterminant dans la fréquence de l’apparition des mammites.
Les observations des éleveurs font état d’une augmentation du nombre de mammites au moment de la mise à l’herbe. Ce phénomène transitoire qui dure quelques jours s’explique principalement par un accroissement de la contamination bactérienne du milieu, notamment en raison de bouses plus liquides.
Il en va de même pour l’acidose. Le lien entre sub-acidose et mammites reste encore assez mal compris. Le mécanisme envisagé serait une augmentation de la présence des bactéries dans les litières du fait de l’augmentation des épisodes diarrhéiques des animaux. De plus, les vaches en sub-acidose ruminale diminuent leur ingestion pour limiter l’acidification du rumen. De ce fait, elles se déplacent moins et restent plus longtemps en position couchée. Cet effet est aggravé par les troubles locomoteurs (boiteries) favorisés par l’état de sub-acidose.
Œdème mammaire et excès de sel
L'œdème mammaire, qui apparaît autour du vêlage, le plus souvent sur les primipares, peut entraîner de nombreuses complications ayant des répercussions sur les infections mammaires :
rétention lactée, d'où une mauvaise vidange de la mamelle
difficultés de l’animal à se lever, provoquant un contact des sphincters ouverts avec les bactéries présentes dans la litière autour du vêlage
traite difficile et possibles chutes du faisceau trayeur entraînant des entrées d’air.
Une alimentation trop riche en sels (excès de sodium et de potassium) ainsi qu’un apport trop important d’énergie avant vêlage vont favoriser les œdèmes mammaires.
Carences en Sélénium et vitamine E
Des carences ou des excès de micronutriments peuvent induire des dysfonctionnements susceptibles d’accroître la sensibilité des vaches aux infections mammaires, en particulier les vitamines E et A, le ß-carotène, le cuivre, le sélénium, le zinc ou le fer. De nombreuses publications, basées sur des observations ou des expérimentations, ont montré l’influence de l’apport de la vitamine E et du sélénium au cours de la période sèche sur la pathologie mammaire dans le cas d’animaux carencés pour ces éléments. Ils agissent principalement en préservant l’intégrité des globules blancs essentiels à l’élimination des infections mammaires.
Des travaux français ont montré que l’apport en sélénium est quasi toujours insuffisant dans les rations des vaches laitières. Il est donc conseillé d’apporter une complémentation tout au long de l’année. L’herbe pâturée, les céréales ou les tourteaux sont riches en vitamines E. Mais ce n’est pas le cas des ensilages où la quasi-totalité de la vitamine E est détruite pendant la fermentation ; complémenter ces rations est nécessaire.
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