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Paroles de lecteurs - Viande bovine Vous êtes aussi pour la contractualisation sans obligation !

« La contractualisation pour avoir de meilleurs prix : ça vaut le coup d'essayer », selon certains lecteurs. (©Terre-net Média)

Si plusieurs lecteurs de Web-agri craignent que la contractualisation en bovins viande ne leur permette pas d'être mieux rémunérés, et renforce encore le pouvoir de l'aval, certains considèrent qu'il ne faut pas juger le dispositif sans l'expérimenter. « Aux éleveurs de se prendre en main pour proposer des contrats » même si leur signature par les acheteurs peut s'avérer compliquée à obtenir.

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« La contractualisation en viande bovine : de la poudre aux yeux qui profitera encore aux marchands de bestiaux comme d'habitude... (...) », estime Michel Bernard.

Olivier Courvoisier, fataliste : « Ce sont toujours les mêmes qui en bénéficient, pas les éleveurs ! »

De la poudre aux yeux pour les producteurs.
Ce sont les acheteurs qui ramasseront les sous.

Gil Chavallier est du même avis : « Si un jour, la contractualisation en bovin viande devient obligatoire, ce sont les acheteurs qui ramasseront les sous en plus, pas les producteurs. »

« Les éleveurs n'en bénéficieront pas ! »

Jp44 complète : « Comme pour le lait, on nous fait miroiter la contractualisation pour avoir un prix rémunérateur. Au bout du compte, pas de hausse pour le producteur mais un outil permettant aux transformateurs et les distributeurs d'asseoir leur diktat. »

Terminé est sur la même longueur d'onde que @jp44. « On se croirait en 2009. La contractualisation : le grand piège pour les éleveurs et la voie royale pour les industriels qui fixent à leur bon vouloir quantités et prix. Un scandale ! C'est incroyable, on veut vraiment la disparition de l'élevage en France ! Une politique catastrophique qui protège toujours plus les GMS et les industriels. »

L'aval fixera quantités et prix.

Néné 51 tessy n'a « jamais vu un paysan gagner de l'argent avec un contrat ». « Les acheteurs veulent connaître le nombre de bêtes pour savoir combien ils vont pouvoir en exporter, notamment dans l'Union européenne. (...) »

« Tu n'as jamais vu un paysan gagner de l'argent avec un contrat mais aujourd'hui sans contrat en bovin viande, les éleveurs crèvent tous », réplique Paul. « Alors on fait quoi ? », demande-t-il.

« Mais sans contrat, on crève tous... »

Laurent Alrivie y va plus fort que les lecteurs précédents. « Un fiasco de plus ! », lance-t-il.

« Un fiasco de la Fédération nationale bovine enchaîne Gil Chavallier, qui s'est inventé un truc mirobolant à partir de la loi Égalim qui n'oblige rien ».

Alors, on fait quoi ?

« Y a qu'à faire un contrat à 10 € le kg avec la FNB. Qu'elle se débrouille avec l'abattoir !, propose Norbert Clero. Leur contrat, c'est de la daube : tu contractualises un volume de bêtes mais pour le prix, elle va te dire de se référer au classement. Et comme par hasard, tes animaux seront déclassés. »

« Sur legifrance.fr, faire un contrat n'est pas du tout obligatoire, fait valoir Gil Chavallier. Si on en fait un, il doit être écrit et alors il y a des obligations d'indexation. Les syndicats semblent interpréter bizarrement la loi et quand on leur demande, ils bottent en touche. »

« Les acheteurs ne veulent pas nous payer »

Alain Vivalda poursuit : « Comme d'habitude, les maquignons se remplissent les poches et tiennent à leur pouvoir sur les agriculteurs. Ils ne veulent pas être obligés de passer des accords (...). Le mot "obligatoire", ils n'en veulent pas, pour mieux sous-payer les éleveurs (...). »

« Il n'y a pas que les marchands qui n'en veulent pas, les producteurs non plus à 3 € pour de la vache R charolaise, ajoute Gil Chavallier. Et s'ils en demandent 4 ou 5 €, aucun marchand n'acceptera et ils garderont leurs vaches. Ils seront alors contraints de signer à 3 € pour faire rentrer des sous. »

Les éleveurs, contraints de signer, pour faire rentrer des sous.

Alain Vivalda ne semble pas complètement d'accord : « L'objectif de la contractualisation justement est que les éleveurs puissent obtenir de meilleurs prix. Jusqu'à présent, dans tous les articles que j'ai lus, les éleveurs sont plutôt pour. Reste à voir sur le long terme bien sûr. »

Gil Chavallier rétorque : « Présenté par les syndicats, ça fait rêver les éleveurs. Certains ont déjà envoyé un contrat à leurs acheteurs, genre 4 à 12 avec des cours indexés à 100 % sur les coûts de production : 5,1 € pour une vache R charolaise par exemple, 5,5 € pour la même en race limousine. Mais aucun n'a reçu son contrat contresigné par l'acheteur. Personne ne le recevra jamais à ce tarif. Ce sera le flop total. (...) L'acheteur n'a aucune garantie de retrouver ses sous à la revente contrairement à ce que prétendent les syndicats. Donc oui, ça donne envie d'être pour, mais c'est impossible d'avoir un contrat signé par l'acheteur à un bon prix pour l'éleveur. Alors autant ne pas en faire et vendre librement sans contrat comme avant. »

« Aux producteurs de tenir leurs positions »

Cédric Lacombe ne partage pas cette opinion : « Si la moitié des producteurs préfèrent encore se faire entuber que d'essayer la contractualisation, c'est sûr c'est mort d'avance. »

« Si pour une fois, tout le monde joue le jeu et ne lâche rien, ça peut marcher, confirme Philippe Lafage. Malheureusement, il y a toujours des faux c... qui vont vendre des bovins à un prix de m... comme avant et qui vont venir chialer qu'ils ne gagnent pas bien leur vie. À un moment , il faut savoir tenir ses positions ! »

Ne rien lâcher et être force de propositions !

Gil Chavallier, s'adressant à @Philippe Lafage et @Cédric Lacombe : « Déjà tous ceux qui vendent sur les marchés, aux coops, aux groupements, ne sont pas concernés. C'est la structure qui verra avec l'acheteur suivant, pas l'éleveur. Du coup, la contractualisation ne s'applique potentiellement même pas à la moitié des producteurs. Donc même s'ils rêvent tous, ça ne changerait rien. Soit ils s'aligneraient sur les propositions des acheteurs (genre 2,60 ou 3 € garantis pour de la vache R), soit ils garderaient leur animaux finis jusqu'à ce que ces derniers crèvent. Ce n'est pas mort d'avance, puisque ce n'est pas obligatoire, c'est juste une lubie des syndicats et de ceux qui les croient. (...) » 

Robert intervient : « Stop au faux discours ! On se fait voler depuis 20 ans par les petits négociants ou coops et maintenant c'est eux que ne veulent pas de contrat pour nous ! Je pense pourtant que c'est pas une si mauvaise idée... En tout cas, en broutards, nous vendons les veaux un peu plus cher depuis que l'on parle de la loi Égalim et de la contractualisation. Un simple hasard ?

« L'aval, lui, joue la montre »

Il faut que les éleveurs soient actifs dans la mise en place des contrats, insiste Jérôme. C'est à nous d'être force de proposition pour défendre nos intérêts. »

Il continue : « La nouveauté avec Égalim 2 : c'est au producteur de proposer et rédiger un contrat établi à partir de ses coûts de production. Ça change tout, on inverse le rapport de force ! Et c'est bien pour ça que les marchands de bestiaux ne sont pas à l'aise et que les abattoirs jouent la montre le temps que les négociations avec les GMS se terminent. Je maintiens donc que chaque producteur doit se prendre en main en rédigeant et proposant un contrat à son client : c'est la loi. Nous ne pouvons pas louper cette opportunité. »

On inverse le rapport de force, ça peut tout changer !

Dewalt, faussement étonné : « Les négociants se font du soucis ?! Pour une fois qu'ils appellent à la solidarité... Leur métier est en déclin comme le nôtre de naisseur ?! Alors bon courage, fallait vous réveiller plus tôt pour aider les paysans !! »

Agri48 est pour « la contractualisation mais contre l'obligation, qui ne veut rien dire !!! » « Vous n'avez qu'à répercuter sur vos clients italiens ou autres !, suggère-t-il. Vous avez travaillé pendant des années uniquement pour dégager de belles marges sans vous soucier du prix payé aux éleveurs !! Vous allez subir ce que nous subissons depuis des décennies... (...) »

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