Voilà ce qui motive Amélie Soyer dans le métier d’éleveur et la reprise de l’élevage bovin laitier familial dans les Côtes-d’Armor. C’est-à-dire « se fixer des objectifs » et tout faire pour les « atteindre ». La moyenne d’étable a ainsi gagné 8 l/vache/jour.
« S’installer en élevage, en famille, c’est quitte ou double. » Pour Amélie Soyer, associée à son père et son oncle depuis 2020, cela permet de la souplesse, au niveau de l’organisation du travail comme de la prise de décision. « Si l’on doit s’absenter », illustre-t-elle, et pour l’équilibre vie pro/vie perso. « Tous les matins, je prends une heure pour m’occuper de mes deux enfants et les amener à l’école. »
« Quelqu’un d’autre poursuit, par exemple, le lavage de la salle de traite à ma place, précise-t-elle. À 16 h, j’ai aussi la possibilité de les récupérer et de passer un peu de temps avec eux. » Le soir, « le boulot est terminé », pour tout le monde, « vers 18h30-19h ».
L'intégralité de son témoignage, dans cette vidéo, publiée sur Youtube par Groupe Michel nutrition animale :
« Le plus passionnant : se fixer des objectifs »
La jeune femme de 28 ans est « particulièrement fière » de reprendre l’élevage familial, qui a « beaucoup évolué » entre ses grands-parents et elle. Les améliorations sont considérables au niveau des bâtiments, des aménagements, de la performance, reprend la jeune éleveuse. « De génération en génération, nous continuons d’améliorer, en atteignant les objectifs qu’on s’est fixés », insiste-t-elle.
Se fixer des objectifs, voilà ce qui la passionne le plus dans le métier d’éleveur. Puis « essayer de les atteindre, toujours progresser, aller encore plus haut dans la performance ». C’est pourquoi il faut « bien s’entourer », surtout au moment de l’installation sur l’élevage, afin « d’avoir un regard extérieur sur ce qu’on fait ».
En quelques années, le troupeau est passé de 32 à 40 l de lait/vache/jour de moyenne. La marge sur coût alimentaire, elle, est de 12,70 €/vache/jour. Quand on l’interroge sur l’avenir du secteur, elle répond du tac-o-tac : « Il en a. Ça va de soi. » Il faudra toujours nourrir les gens, estime-t-elle. La filière répond également à de nombreux « enjeux » actuels : elle contribue à préserver l’environnement et génère pas mal d’emplois autour d’elle.
« Garantir un revenu, une rentabilité : un enjeu important »
Elle est, elle-même, confrontée à de multiples enjeux. Amélie évoque les normes environnementales – « il y en a tellement » –, les nouvelles technologies auxquelles les producteurs doivent s’adapter, et les exigences sociétales concernant notamment le bien-être animal. « Ici, les logettes sont paillées et équipées de matelas, des brosses ont été installées dans la stabulation et nous avons mis en place plusieurs protocoles sanitaires comme le passage dans un pédiluve chaque semaine », explique la jeune productrice.
Faire vivre trois associés.
Surtout l’exploitation doit garantir « un revenu, une rentabilité » et « faire vivre trois associés », argue-t-elle. D’ailleurs, si elle pouvait changer quelque chose dans son métier, ce serait « la reconnaissance, économique d’abord, et de la société ». « Les éleveurs en font des efforts mais les gens ne voient pas forcément tout ce qu’ils mettent en place », regrette-t-elle.

Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
« Mieux vaut bien négocier la future Pac que craindre l’accord avec le Mercosur »