Bien estimer le prix de la reprise, s'installer de façon progressive et sans forcément agrandir l'exploitation, faire attention aux relations humaines et à l'équilibre vie professionnelle/vie privée, connaître les différents modes de financement et de transmission du foncier, etc. : pour promouvoir l'installation et la transmission des fermes laitières dans le Nord-Pas-de-Calais, l'Institut de l'élevage met en avant un certain nombre de préconisations, qui dépassent largement l'échelle régionale.
Entre 2000 et 2013, le nombre d'exploitations laitières dans le Nord-Pas-de-Calais a fortement diminué, passant de 6 500 à 3 700. De nombreux éleveurs ont en effet arrêté la production de lait suite à la crise. Beaucoup d'autres, arrivés à l'âge de la retraite, n'ont pas de successeur et leurs fermes partent à l'agrandissement d'autres structures. Pour infléchir cette tendance, qui n'est d'ailleurs pas spécifique à cette région, l'Institut de l'élevage veut favoriser l'installation et la transmission des fermes laitières.
D'autant que la moitié des 145 projets qui se concrétisent en moyenne chaque année au niveau régional comporte un atelier laitier. S'installer en exploitation laitière, c'est possible : ce chiffre le montre et pour l'accroître encore, il faut s'en persuader et surtout convaincre les futurs installés et cédants. Tel est l'objectif de l'institut, qui a établi quatre cas-types de transmission/installation, construits à partir de situations observées sur le terrain, en insistant sur les points-clés de réussite et de vigilance, en proposant des pistes de réflexion et en balayant les différentes solutions disponibles pour faciliter la mise en place des projets.
Bien évaluer la reprise et s'efforcer de garder une exploitation transmissible
Les auteurs mettent notamment l'accent sur l'estimation du prix de la reprise, un sujet « toujours délicat à aborder » mais qui doit refléter « les résultats économiques de l'élevage et la rentabilité de l'outil de production, ce qui est essentiel pour la viabilité de l'installation ». « En plus d'être juste, ce prix doit être équitable pour la fratrie afin d'éviter les problèmes familiaux, en particulier lors de la succession », ajoutent-ils, et il doit permettre au jeune de rembourser ses emprunts et de dégager un revenu suffisant. « Un mix entre les valeurs patrimoniale et de reprenabilité est une bonne base, en tenant compte de plusieurs hypothèses de prix du lait, vu le contexte actuel de volatilité. »
« Pour attirer un jeune, les cédants doivent veiller à maintenir leur exploitation transmissible, c'est-à-dire en bon état, avec un outil de production non obsolète qui a été entretenu », peut-on lire par ailleurs, à plusieurs endroits, dans ces quelques pages. Trop encore cessent d'investir en fin de carrière, mais cela ne facilite pas la transmission, bien au contraire. De même, il importe de conserver de bonnes relations avec ses propriétaires pour qu'ils continuent de louer leurs terres au repreneur.
L'installation progressive peut être intéressante
Le document évoque également les avantages de l'installation progressive où pour une période donnée, futurs installé et retraité sont tous deux présents sur la ferme. D'une part, cela facilite « les échanges et la transmission des compétences » et lorsqu'il se retrouve seul aux manettes, le jeune éleveur connaît bien la structure. En outre, en y étant salarié, il peut « se constituer une épargne, donc un apport pour la reprise ». Par ailleurs, cette phase de transition « rassure les banquiers et les propriétaires ». Même dans le cadre familial, l'installation progressive peut être intéressante : le jeune peut bénéficier du statut d'exploitant alors que ses parents doivent encore travailler pendant une dizaine d'années, ou dans l'attente d'une opportunité d'agrandissement.
Toutefois, l'Institut de l'élevage le souligne : agrandir l'exploitation n'est pas le seul moyen pour pouvoir s'installer, on peut améliorer la productivité ou la valorisation des produits, optimiser le système en place, ou privilégier la qualité de vie.
Ceci est d'autant plus vrai lorsqu'une société accueille un nouvel associé. « Quelle place lui donner ? Comment préserver l'équilibre déjà instauré et garantir la liberté de décision de chacun ? » : tels sont les défis à relever, selon le document, pour les membres déjà en place, qui doivent en outre « proposer un projet attractif que ce soit au niveau des conditions de travail, de la répartition du capital ou du partage des responsabilités ». Le nouvel arrivant, lui, doit réussir à définir son projet personnel pour s'intégrer, sans s'imposer, à un collectif existant.
Se faire accompagner
D'où la nécessité de se faire accompagner, pour les uns comme pour les autres, « pour bien comprendre et accepter les priorités de tous », précise la brochure et vérifier « la compatibilité relationnelle » des futurs associés pour savoir si le projet est viable et répond bien aux attentes de chacun. Il s'agit aussi d'identifier et de mutualiser les compétences, pour être complémentaires sans être trop cloisonnés afin de pouvoir se remplacer si besoin. Établir une organisation du travail précise et prévoir des temps d'échange réguliers sont bien entendu indispensables, poursuit l'Idele. « Même si chaque associé gère sa partie, les décisions importantes doivent être discutées ensemble et prises par consensus. » Une réflexion qui doit s'effectuer en amont, bien avant de parler des aspects juridiques et financiers.
Là encore, celle-ci s'avère capitale y compris dans le cadre d'une installation familiale, où « les tâches et responsabilités des parents et de leur enfant doivent être clairement définies », et les choix faits en commun, « pour que la légitimité du jeune soit tout de suite reconnue ». Et celle-ci le sera d'autant mieux s'il est impliqué très tôt dans la gestion de l'exploitation.
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