A-t-on le droit d'utiliser des huiles essentielles pour soigner une mammite clinique ? Où les acheter et comment les préparer ? Quelle est leur efficacité ? Y a-t-il des résidus dans le lait ? Bon nombre d'éleveurs se sont déjà posés ces questions.
Les huiles essentielles soumises à prescription
À l'occasion du Grand angle lait, Marlène Guiadeur, chef de projet qualité du lait de l'Institut de l'élevage nous éclaire sur le premier point : « Dès lors qu'on utilise une substance pour prévenir ou guérir la maladie d'un animal de rente, on se place dans le cadre d'un médicament vétérinaire, ce qui signifie que la prescription est obligatoire. »
« Le vétérinaire devra alors appliquer un délai d'attente lait à sa prescription. Il est de 7 jours en production conventionnelle et 14 jours en bio. De son côté, l'éleveur devra faire apparaitre l'administration sur son carnet sanitaire. »
Soigner les mammites grâce aux huiles essentielles
L'Idele a mené un essai sur deux ans pour comparer l'efficacité d'un traitement à base d'huiles essentielles à celle d'un traitement antibiotique sur les mammites cliniques (132 au total). Pour l'étude (baptisée Aroman), était utilisé un mélange de manuka, litsée citronnée, palmarosa et origan d'Espagne, en application cutanée par massage sur la mamelle (environ 5 ml du mélange).
« Sur le terrain, on a observé une aggravation des signes cliniques pour le lot soigné aux huiles essentielles, conduisant à une administration de l'antibiotique pour 25 % des animaux du lot dans les 2 à 5 jours suivant la mammite clinique. » Pour autant, cela ne doit pas être considéré comme un échec car l'utilisation des huiles essentielles en première intention sur les mammites cliniques de sévérité faible à modérée constitue tout de même une baisse sur l'utilisation des antibiotiques au global.
Des résidus dans le lait
« À ce jour, il n'existe pas de méthode d'analyse validée et standardisée pour la recherche de marqueurs afin de retrouver des traces d'huiles essentielles. Pour autant, les différents essais menés montrent qu'on retrouve effectivement des résidus », affirme Denis Bellenot, responsable du service phytochimie et normalisation du l'institut technique des plantes à parfum, médicinales et aromatiques.
Ces résidus sont très minimes, de l'ordre du ppb (1 ppb = 0,000 000 001) et l'expert explique qu'« on n'en connait pas forcément l'origine. Alimentation, application locale ou même présence dans l'environnement car utilisation par l'éleveur lui-même, on ne sait pas. »
Toutes les huiles essentielles ne se valent pas
Attention à la qualité : toutes les huiles essentielles du marché ne se valent pas. Le vétérinaire Loïc Jouët recommande aux éleveurs de faire attention au circuit de distribution des huiles et de se diriger vers des compositions normalisées (pharmacopée, Iso, Afnor) assurant ainsi un certain niveau de qualité.
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