Entre novembre et mai, la France a recensé près de 500 foyers d'influenza aviaire dans des élevages de volailles, principalement dans le Sud-Ouest réputé pour sa production de foie gras. Conséquence de l'emballement de la propagation du virus, la crise n'a pu être enrayée qu'au prix de l'abattage - souvent préventif - de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards.
L'organisation des filières, notamment dans le Sud-Ouest, a été largement critiquée par un premier « retour d'expérience » des experts de l'agence sanitaire Anses, publié fin mai. L'Anses recommande de supprimer la dérogation permettant aux exploitations de moins de 3 200 palmipèdes de laisser les canards dehors et de réfléchir à « réduire la densité des élevages, en particulier ceux de canards dans les zones ultra-denses du Sud-Ouest ».
Les syndicats Confédération paysanne et Modef, hostiles à l'industrialisation de la production de foie gras, s'inquiètent des arbitrages à venir et craignent « la fin des petites fermes de volailles, la fin des productions de qualité de plein-air en France ». Selon eux, les mesures envisagées se concentrent sur la restriction de l'élevage en plein air, sans chercher à baisser la densité des volailles.
La feuille de route pourrait instituer des « zones à risque de diffusion » ou ZRD, notamment là où les élevages de canards à foie gras présentent une haute densité. Dans ces zones, « il faudra impérativement mettre ces animaux à l'abri », ce qui impliquera « très exactement une diminution de 20 % du nombre d'animaux mis en place, donc on va clairement diminuer la densité d'animaux sur la zone », a affirmé Mme Marie-Pierre Pé, directrice de l'interprofession du foie gras Cifog, lors d'un entretien à l'AFP.
L'Anses rappelle qu'il y a un « risque de nouvelles introductions chaque année en Europe » et que des cas de transmission du virus H5N8 à l'homme « ont été rapportés en Russie début 2021 ».
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