Sébastien Lodiel : « Je réduis mes émissions de méthane en adaptant l’alimentation de mes vaches »

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Sébastien Lodiel, dont l'exploitation compte 115 vaches, ajoute du lin dans l’alimentation de ses animaux, un moyen de réduire les émissions de méthane. (©I lejas)

177 tonnes de CO2 économisées depuis janvier 2021 et une compensation de 1 700 euros par an, c’est le bilan que tire cet éleveur d’Étrelles, en Ille-et-Vilaine, de son choix d’un contrat de paiement pour service environnemental.

Depuis son engagement dans la démarche Éco-méthane (voir l’encadré de l’article Rémunérer les éleveurs pour des services environnementaux) en janvier 2021, l’élevage de Sébastien Lodiel a réduit ses émissions de méthane de 7 tonnes, ce qui équivaut à 177,5 tonnes de CO2 économisées (soit 915 579 km en voiture évités). La mesure est réalisée une fois par mois d’après l’analyse de lait du tank via l’outil Visiolait de Valorex, ce qui n’est pas contraignant pour l’éleveur. « Le jour de l’analyse, j’ai juste quelques informations à transmettre : nombre de vaches, stade de lactation, niveau de production, etc., directement depuis mon smartphone », indique le producteur. Le principal levier utilisé est l’alimentation. Les vaches sont nourries à l’herbe et au maïs. Elles reçoivent en plus des aliments à base de lin (correcteur au robot et sous forme de farine à l’auge) reconnus comme permettant de réduire les émissions de méthane.

Pas d’OGM, du Tradilin

L’exploitation était déjà tournée vers le pâturage avec 65 à 68 % d’herbe dans la ration en moyenne sur l’année. Par convictions personnelles, l’éleveur n’utilise pas d’OGM. « En 2020, j’ai commencé à donner du lin comme correcteur dans la ration pour ses bienfaits. » Depuis juin 2023, il a introduit du Tradilin, une formule encore plus concentrée en lin (noyau de lin extrudé) sous forme de farine à l’auge. « Au départ, c’était un moyen pour augmenter la productivité de mon troupeau car la réduction du méthane diminue le gaspillage énergétique et améliore l’efficacité de ma ration. Grâce aux courbes Visiolait, je connais la valorisation de la ration et comment l’adapter. » En comparant la ration de février 2023 et celle de janvier 2024, on voit qu’il a gagné 1,5 kg de lait/vache/jour pour 900 g/VL/j de Tradilin. Ce qui représente un surcoût de ration de 0,24 €/VL/j.

Des vaches en meilleure santé

L’éleveur y trouve aussi d’autres intérêts. « Mes vaches sont en bonne santé avec un meilleur poil. Cette année, elles n’ont pas perdu d’état après les pics de chaleur. Les résultats de reproduction se sont améliorés avec un intervalle vêlage vêlage passé de 420 jours (2020-2021) à 390 jours (2022-2023). » En définitive, sa marge sur coût alimentaire s’est améliorée de 0,46 €/VL/j en un an passant de 10,96 €/VL/j à 11,42 €/VL/j.

Grâce à son engagement dans Éco-méthane Mécénat, Sébastien Lodiel est rémunéré 9 € par tonne de CO2 économisée. Il perçoit également une rétribution de sa communauté de communes (Vitré), qui soutient la démarche pour trois ans à hauteur de 20 €/t économisée pour les éleveurs de son territoire. Sébastien Lodiel a ainsi reçu une compensation de 1 716 € sur l’année sous forme de bons cadeaux.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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