UNE INFECTION FOUDROYANTE DE L'APPAREIL REPRODUCTEUR

GILLES HOERNER, VÉTÉRINAIRE EN MOSELLE
GILLES HOERNER, VÉTÉRINAIRE EN MOSELLE (©)

Le charbon du part est une forme d'infection génitale rare qui peut se révéler mortelle.

À DEUX REPRISES ET À QUELQUES JOURS D'INTERVALLE, un troupeau laitier a été touché par une pathologie relativement rare, mais qui mérite d'être connue. En effet, deux vaches fraîchement vêlées ont été atteintes par un charbon du part. Il se traduit par une tuméfaction rapide et intense de la vulve dans les heures ou les jours suivant le vêlage. Une première vache a été retrouvée morte par l'éleveur, deux jours après le vêlage, alors qu'elle paraissait légèrement abattue lors de la traite précédente. Très surpris, il a souhaité connaître la cause de sa mort. Après autopsie, la conclusion était évidente : il s'agissait d'un charbon du part, ou oedème malin. La vulve et le vagin étaient atteints par une accumulation de sérosités et de gaz crépitant, l'ensemble d'aspect boursouflé et violacé, bien visible de l'extérieur. Quelques zones de lacération dans le vagin étaient présentes. La vache a succombé à cette infection suraiguë dont le développement est très rapide, parfois en moins de trois heures.

UNE DÉTECTION PRÉCOCE PERMET DE TRAITER EFFICACEMENT

Les lésions peuvent atteindre 20 centimètres de diamètre et 5 centimètres en relief. Un mécanisme proche de celui des mammites gangréneuses. Une fièvre se manifeste généralement en même temps que le développement de la tuméfaction.

La seconde vache a été touchée quelques jours plus tard. À la vue des lésions, l'éleveur a été immédiatement alerté. Un traitement avec des doses massives d'antibiotiques de type pénicilline pendant cinq jours a réussi à endiguer l'infection. Des injections locales, directement en périphérie des zones de gangrène, sont nécessaires. Dans ce second cas, l'éleveur avait été sensibilisé à cette maladie, ce qui l'a incité à nous faire intervenir très tôt, sans quoi cette vache serait morte rapidement. Le traitement a été précoce, donc d'autant plus efficace, comme dans tous les cas de maladies infectieuses. Depuis, il n'y a pas eu d'autres cas dans le cheptel. Il est malheureusement impossible de prédire l'apparition de ce genre de pathologie, mais lors de déchirures ou de lacérations vaginales faisant suite à un vêlage difficile, un antibiotique en prévention à base de pénicilline et une désinfection vaginale avec des gels iodés, par exemple, sont particulièrement conseillés. L'origine de l'infection provient de bactéries anaérobies, des clostridies, que l'on retrouve en grande quantité dans la terre et dans les selles des bovins. Elles sont inoculées lors de manoeuvres obstétricales par l'éleveur qui omet de porter des gants et de laver la vulve des vaches. Elles profitent de lésions dans la paroi vaginale ou vulvaire pour proliférer, souvent en quelques heures. Un vaccin est envisageable avec la plupart de ceux utilisés contre les entérotoxémies qui contiennent les valences nécessaires. La maladie est rare, mais certains terroirs humifères sont plus favorables au développement de ces bactéries.

Le charbon du part se reconnaît facilement par la consistance gélatineuse, violacée et froide de l'appareil reproducteur. Une véritable gangrène, partie de chair sans vie.

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