
En attendant que les conditions de logement s'améliorent, le vétérinaire a corrigé avec succès certaines pratiques.
L'ÉLEVAGE LAITIER QUI NOUS CONCERNE EST CONFRONTÉ À DES DIARRHÉES NÉONATALES depuis plusieurs années. La morbidité avoisine les 100 % et grâce à l'abnégation de l'éleveur dans les soins apportés aux veaux malades, la mortalité est quasi nulle. Le temps passé, l'investissement économique, aussi bien en préventif (1 320 € HT en 2014) qu'en curatif (1 560 € HT en 2015), ont poussé notre client à accepter notre offre de service qui s'intitule « Prévention des diarrhées néonatales ».
La visite d'élevage nous a apporté les informations suivantes. Les diarrhées touchent systématiquement les veaux à l'âge d'une semaine. Ils sont logés dans une grange, à l'attache, à côté des box pour la mise en lot à l'âge de 15 jours. Les jeunes veaux reçoivent 3 à 4 litres de colostrum non pesé, rapidement après la naissance, puis le lait des traites suivantes jusqu'à l'âge de 3 jours. Ensuite, ils sont passés à la poudre de lait. Un repas de transition est réalisé avec un litre de lait de la mère, mélangé à de la poudre de lait. Un protocole de vaccination des vaches est présent sur l'exploitation depuis de nombreuses années.
Nous proposons à l'éleveur d'évaluer plusieurs paramètres pour identifier les facteurs de risques non contrôlés responsables de la situation. Pour cela, nous avons investigué la qualité du colostrum produit par les mères, le transfert d'immunité colostrale, l'identification des agents pathogènes et l'environnement des veaux.
UN COLOSTRUM SUR QUATRE EST MAUVAIS
Un réfractomètre de Brix est mis à la disposition de l'éleveur pour mesurer la qualité des colostrums. Sur quatre analyses, nous avons un colostrum de mauvaise qualité (17,7 % Brix), deux de bonne qualité (22,8 % et 26 %) et un excellent colostrum (33,9 %). Le résultat en laboratoire du dosage des anticorps sanguins de quatre veaux de 2 à 6 jours de vie et non malades est correct (> 10 g/l) pour trois d'entre eux avec, respectivement, 10,3, 11 et 12,3 g d'IgG par litre de sang. L'objectif est d'être supérieur à 16 g/l. Les analyses des matières fécales de trois veaux malades indiquent la présence d'E. coli CS31A et de cryptosporidies.La BVD n'a pas été investiguée, puisque le dépistage et l'élimination des IPI a eu lieu deux ans auparavant, avec mise en place de la vaccination des reproductrices. À ce stade, il est nécessaire de sensibiliser l'éleveur sur le facteur de risque majeur ici présent : le logement et la pression d'infection environnementale. En effet, le logement des veaux nouveau-nés dans un emplacement précédemment contaminé, dont le nettoyage et la désinfection ne sont pas possibles entre chaque veau, représente un facteur de risque majeur. Dans la configuration actuelle, tous les ajustements que nous allons proposer n'apporteront probablement pas les résultats escomptés. L'éleveur nous a indiqué un projet d'aménagement de l'ancienne salle de traite en nurserie pour cet été. En attendant, il nous a paru indispensable de corriger d'autres pratiques.
INSTALLER DES CASES INDIVIDUELLES FACILEMENT DÉSINFECTABLES
Nous avons proposé de systématiser la mesure de la qualité du colostrum afin de ne congeler que les meilleurs, avec une procédure de décongélation adaptée pour éviter de le dénaturer, en utilisant des petits contenants pour la conservation et une eau inférieure à 50°C pour la décongélation au bain-marie. La précocité - le plus tôt possible après le vêlage (dans les deux heures) - et la quantité administrée (4 litres en une fois à la sonde, ou deux fois 2 litres à 6-8 heures d'intervalle) restent primordiales. De plus, les veaux de génisses recevront au minimum 2 litres de colostrum décongelé, associé à celui de la mère. Le protocole de vaccination a été corrigé pour garantir une efficacité maximale. Un traitement préventif est mis en place en attendant l'amélioration des conditions de logements. Les veaux nés après la mise en place de ces recommandations ne sont pas malades. Pour finir, nous avons apporté les bases pour la réalisation de la nurserie. Des cases individuelles facilement démontables, nettoyables et désinfectables sont indispensables pour conserver une pression d'infection environnementale faible. Il sera également nécessaire d'isoler les murs et le plafond pour assurer un confort thermique permanent, associé à une ventilation dynamique (flux d'air des fenêtres vers la stabulation des vaches) et des volets devant les fenêtres pour l'été.
Première action : s'assurer de la qualité du colostrum, de la quantité distribuée et d'une prise très précoce. © JEAN-MICHEL NOSSANT
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