D’après un sondage en ligne auprès de lecteurs de Web-agri, l’arrivée des taureaux génomiques ces trois dernières années semble embrouiller un peu les esprits des éleveurs qui avouent avoir un peu de mal à s’y retrouver parmi l’offre pléthorique de nouveaux taureaux.
Si la génomique a totalement bouleversé le travail des entreprises de sélection et a permis de faire un grand bond en avant sur les gains de progrès génétique, les bénéfices qu’en retirent les éleveurs semblent un peu plus mitigés. Moins de 10 % des 729 répondants au sondage en ligne estiment que la génomique apporte davantage de progrès génétique sur leur troupeau. 17 % apprécient d’avoir davantage de choix de taureaux pour une sélection mieux ciblée. À l’inverse, près d’un tiers des éleveurs trouvent qu’il y a désormais trop de taureaux et qu’il devient difficile de s’y retrouver.
Par ailleurs, 14 % des éleveurs ayant répondu ne sont pas totalement convaincus de la fiabilité des index génomiques et estiment observer des résultats plus aléatoires avec les jeunes taureaux génotypés. Environ 13 % ne préfèrent utiliser que des taureaux confirmés sur descendance. Pour 10 % des éleveurs, l’arrivée des taureaux génomiques n’a rien changé dans leur façon de choisir des mâles.
déja 130 taureaux holstein français nés 2015
Il est surprenant que la réponse « il y a trop de taureaux, on ne s’y retrouve plus » sorte largement en tête des réponses des éleveurs sur ce que la génomique a changé pour eux. Il faut dire les nouveaux taureaux ne manquent pas : en jetant un rapide coup d’œil aux index officiels en race prim’holstein, on s’aperçoit qu’Évolution, Gènes Diffusion, Origenplus et Midatest ( Auriva ) ont déjà indexé près de 130 taureaux nés en 2015 et il en aura encore beaucoup d'autres. Heureusement, tous ces mâles ne sont pas mis en avant dans les catalogues des coopératives d’IA.
Rares sont aujourd’hui les éleveurs capables de retenir les noms des taureaux les plus récents et qui parviennent à décrire leurs qualités, leurs défauts ou leurs origines. L’époque où chacun pouvait y aller de son commentaire sur Jocko Besne, O-Man ou Shottle semble bel et bien résolue. À l’arrivée d’une nouvelle indexation (en avril, août et décembre), les taureaux des années précédentes ne font généralement pas de vieux os, bien que leurs ISU restent généralement tout à fait honnêtes.
Faut-il pour autant restreindre davantage le nombre de taureaux à chaque nouvelle sortie d’index ? Sans doute pas. Le sondage montre aussi que les éleveurs sont en attente de diversité sur les profils génétiques (lait, santé, taux, morphologie…) ou sur les nouveaux caractères pouvant être mesurés par l’évaluation génomique (santé du pied, polled, débit de traite, ou des caractères complexes comme la résistance aux mammites, à la paratuberculose ou aux boiteries, la composition fine du lait, l’efficacité alimentaire…)
Même si la sélection génétique n’a jamais passionné l’intégralité des éleveurs, l’arrivée de la génomique a semble-t-il fait décrocher les moins férus. Certains éleveurs se désintéressent du choix des pères et s’en remettent de plus en plus à leurs techniciens et inséminateurs qui, eux aussi, avouent avoir parfois un peu de mal à s’y retrouver devant une telle offre. Ainsi, à tort ou à raison, le choix des accouplements se décide et se décidera de plus en plus par les algorithmes d’un logiciel plutôt que par l’expérience d’un éleveur ou d’un technicien dont la mémoire et les capacités d’apprentissage trouvent aujourd’hui leurs limites.
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