Alors que l’ammoniac est l’un des principaux responsables des particules fines entrainant une mauvaise qualité de l’air, le secteur agricole, très émetteur, s’avère particulièrement concerné par le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques, qui prévoit une diminution de 13 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.
Les émissions d’origine animale
L’élevage est la plus grande source d’émissions d’ammoniac dans l’atmosphère. Le stockage des effluents d’élevage en bâtiment et les pertes par épandage représentent chacun 19 % des émissions d’ammoniac, mais d’autres pratiques génèrent des émissions d’ammoniac, telle que l’association de la paille dans les litières en élevage bovin.
Les émissions liées aux pratiques sur le champ
Au champ, ce sont les pratiques liées à la fertilisation des terres qui sont émettrices d’ammoniac, en premier lieu car 10 à 20 % de l’azote épandu en surface est perdu par volatilisation, surtout dans les heures qui suivent l’épandage. Cette volatilisation de l’ammoniac est par ailleurs plus prononcée lorsque l’épandage de fumier ou de lisier est réalisé sur des résidus de paille. Enfin, notons que certains résidus de culture vont davantage faire barrière que d’autres et empêcher les fertilisants azotés d’atteindre le sol. En conséquence, ils favorisent la volatilisation dans l’air.
Prendre en compte les facteurs environnementaux
Pour réduire ses émissions, l’agriculteur doit aussi prendre en compte certains facteurs comme les caractéristiques du sol (sec et/ou sablonneux), ou encore les conditions météorologiques comme la sécheresse. Les leviers d’actions portent principalement sur l’alimentation et la gestion des effluents. Il est par exemple recommandé d’augmenter le temps de pâturage, de limiter le temps de présence des effluents en bâtiments, de couvrir les fosses, d’utiliser un matériel d’épandage peu émissif (ex : pendillard)…
Avec Sabine HUET
Cogedis