À l’occasion d’une conférence de presse organisée par l'Académie d'agriculture de France, centrée sur la transition agroécologique, Marie-Françoise Brizard, co-gérante avec son mari du Gaec Sainte-Anne à Courcité (Mayenne) nous explique son « cheminement qui a duré 20 ans ».
Marie-Françoise et Luc Brizard sont éleveurs de Normandes en Mayenne. Marie-Françoise est également membre de l’Académie d’agriculture de France. Lors d’une conférence de presse organisée par l’Académie, elle s'est livrée sur son parcours en expliquant pourquoi et comment le couple s’est tourné vers l’agroécologie.
C’est en 1999 que Marie-Françoise et son mari Luc ont rassemblé les deux fermes familiales, l’une en polyculture-élevage bio et l’autre en agriculture conventionnelle. À cette époque, ils se sont posé des questions : « Est-ce que la dépendance en protéines qui viennent d'autres territoires peut tenir encore longtemps ? « Peut-on faire autrement qu'être dépendant aux molécules et à l'azote non renouvelable, et surtout « quelle agriculture on veut conduire ? »
Ainsi, ils ont « commencé par limiter le travail des sols » en les couvrant de façon la plus permanente possible. En parallèle, ils ont recherché l’autonomie protéique et fourragère. Marie-Françoise explique que « c'est la recherche de l'autonomie protéique qui a changé le visage de ses champs » et qui les a « amené à la démarche agroécologique ».
En 20 ans, le couple est passé de 35 % de culture de vente à plus du tout mais ils ont atteint l'autonomie fourragère et protéique. Progressivement, ils sont passé de la réduction du travail du sol à l'agriculture de conservation des sols (ACS). Il y a six ans, ils ont voulu « pousser encore plus loin les curseurs » en passant à l'agriculture biologique.
Pour Marie-Françoise, toute cette transition relève d’une « démarche de d’agriculteurs chercheurs » dans laquelle « ils ont voulu coopérer avec la nature ». Elle explique que cette dernière les a fait monter en complexité. Pour elle, c’est un des freins, « c’est ce qui rend cette démarche aussi difficile » explique l’éleveuse en citant un exemple : « L'autonomie protéique, chez nous, passe par la luzerne donnée au troupeau. C’est-à-dire que nous donnons beaucoup de fourrage protéique et de l'énergie concentrée au lieu de donner beaucoup de maïs fourrage et très peu de soja concentré. » Ainsi, les éleveurs inversent le contenu de la panse « et ça marche ». Selon elle, beaucoup d'agriculteurs voudraient faire la même chose, mais ils trouvent cela complexe. Elle constate que « malgré les aides les légumineuses et les protéagineux, il y a encore de des verrous techniques et humains ».
Il y a eu beaucoup beaucoup d’essais avec beaucoup d’erreurs et des succès.
Leur parcours n’a pas été une promenade de santé, « il y a eu beaucoup beaucoup d’essais avec beaucoup d’erreurs et des succès. » Mais aujourd'hui, les producteurs ont réussi à « supprimer toutes les molécules par du travail biologique dans les sols, la biodiversité les légumineuses, les protéagineux, les haies ».
En revanche, ils ont dû « réduire leurs ambitions sur l'agriculture de conservation des sols » puisque dorénavant ils sont en bio. Ils sont donc « obligés de ramener un peu de travail du sol ». Mais les deux ne sont pas incompatibles puisqu'aujourd’hui, ils arrivent à tenir en ACS et en bio.
Concernant la rémunération, elle constate que le montant des aides Pac est toujours de 15 % sur l’ensemble des recettes de la ferme. Sauf que « la nature de ces aides à compétemment évolué » : par exemple, en 2001, « 80/90 % des aides étaient des aides à l’hectare de céréales et aujourd’hui plus de la moitié sont liées à l’agroécologie et à l’environnement ». Marie-Françoise souhaite souligner que « la puissance publique a été présente ». Quant à la question du prix, elle est surtout « liée à l'offre et la demande ».
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