Volatilisations, excédents… Les effluents d’élevage ont un potentiel qui est parfois sous exploité à l’échelle du territoire. En cause ? Une gestion individuelle de l’épandage, contrainte par les surfaces disponibles de chaque éleveur. Pour permettre une meilleure allocation de ces intrants, les Instituts techniques ont mis au point un calculateur.
Et si on arrêtait de gérer les effluents à l’échelle de l’exploitation ? C’est l’idée du projet Geste (Gestion Territorialisée des Effluents), porté par plusieurs instituts techniques. L’objectif : viser une meilleure valorisation des intrants à l’échelle du territoire.
Pour y parvenir, un simulateur a été créé. À partir d’un territoire type, il permet de mettre en place plusieurs scénarios de traitement des effluents d’élevage. « Nous sommes partis d’un modèle de départ avec 816 exploitations, dont 521 élevages, le tout sur un territoire 42 400 ha », explique Sandrine Espagnol, ingénieur d’étude à l’Ifip. Pour avoir un repère, 42 000 ha, c’est grosso modo la superficie de l’agglomération rennaise. Et les options pour valoriser les quelque 885 000 t d’effluents du territoire sont nombreuses.
Avec une gestion individuelle des intrants, le calculateur montre que les deux tiers des éleveurs du territoire sont excédentaires en effluents. « 63 % de l’azote produit est valorisé dans les plans d’épandages individuels, et les 37 % restant sont excédentaires », détaille Sandrine Espagnol. Même constat pour le phosphore, avec seulement 58 % valorisé sur les structures. « C’est généralement l’élément limitant », précise l’experte.
À l’échelle du territoire, 40 % de l’azote apporté sur les cultures est d’origine organique, et 60 % du phosphore provient des effluents.
Améliorer l’efficience de l’azote en misant sur le collectif
Pour une utilisation des effluents plus efficiente, deux options ont été testées : intégrer l’intégralité des éleveurs excédentaires dans une démarche d’échanges d’effluents, ou miser sur la méthanisation collective, en intégrant un tiers des éleveurs dans des projets de méthanisation. Et à chaque démarche son lot d’avantages et d’inconvénients.
« La filière méthanisation permet de réduire les émissions de méthane de 8 %, ainsi que les pertes azotées car les stockages d’effluents sont couverts, ce qui limite les émissions d’ammoniac. C’est également de l’énergie en plus sur le territoire ». Compter dans les 415 kWh/t d’effluents à l’échelle du territoire.
Mais le principal bémol, c’est que la filière méthanisation génère des excès d’effluents. « Sur la simulation, les échanges entre éleveurs et céréaliers permettent de réduire respectivement de 17 % et 18 % les surplus en azote et en phosphore », explique Sandrine Espagnol. Sur la filière méthanisation, c’est l’inverse qui se produit « comme on rajoute des déchets pour permettre le fonctionnement du méthaniseur, on observe une augmentation de 22 % des excès de matière azotée, et de 11 % en phosphore ». Ces nouveaux intrants entrent alors en compétition sur le plan d’épandage.
S’il n’y a pas de solution miracle pour la gestion des effluents d’élevage, le calculateur développé par les Instituts techniques permet à des collectifs d’agriculteurs de réfléchir à plusieurs options pour la gestion des intrants, et de chiffrer les conséquences des solutions choisies.
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