Le système à vis sans fin : adapté aux systèmes lisier
Le système à vis compacteuse est adapté aux systèmes lisier avec un taux de matière sèche (MS) inférieur à 9 %. Les élevages en stabulation logette peuvent s’orienter sur ce type d’équipement, s’ils produisent peu de paille. La présence de paille peut en effet perturber le fonctionnement et aboutir à du colmatage.
Le mélange liquide-solide est introduit à l’entrée du séparateur de phase, une vis tourne lentement, transportant le mélange le long de son axe. La pression augmente progressivement, entraînant la compression des particules solides qui sont peu à peu déshydratées. Les liquides sont forcés à travers les interstices de la vis en spirale et collectés dans une partie distincte du séparateur.
Principal avantage par rapport au tamis vibrant : « Le taux de matière sèche plus élevé, un lisier mieux séparé », met en avant Laurent Yvergniaux, directeur commercial élevage chez Renson élevage, constructeur de séparateurs de phases à vis. Le taux de matière sèche du produit solide sera en effet souvent compris entre 25 et 30 % à la sortie. Il pourra être épandu dans les champs. Le taux peut aussi aller jusqu’à 37 %. Dans ce cas, la fraction solide obtenue peut être employée comme litière dans les logettes.
Le débit horaire est variable, de 8 m3/h à 56 m3/h en produit d’entrée. Le diamètre de la grille et la pression exercée sont réglables, ce qui modifie le débit de chantier. Les moteurs électriques permettant de faire tourner la machine sont assez énergivores. Ils sont aussi coûteux en investissement comme en fonctionnement. Il faut compter autour de 25 000 € pour un système à vis horizontale classique, sans les malaxeurs, pompes et poche de stockage. « Les coûts de maintenance ne sont pas si élevés si le matériel est entretenu, relativise Laurent Yvergniaux. Il faut faire un entretien tous les trois mois qui consiste à démonter la grille, nettoyer la vis et la grille au karcher, c’est une heure de travail. »
Le système à tamis vibrant : adapté aux systèmes plus pailleux
Le séparateur de phase à tamis vibrant est généralement efficace pour la séparation de particules fines et de petites tailles. Ce type d’équipement permet de bien séparer les lisiers pailleux voire les fumiers très mous et retient dans la partie solide une part plus importante que le précédent système, grâce à des grilles plus fines.
À la sortie, le produit solide a une teneur en matière sèche autour de 18 à 22 % qui s’égoutte sur la plateforme de stockage. Le solide est trop humide pour être utilisé comme matériau de litière dans les logettes.
Ce système fonctionne avec une grille métallique en pente réglable au-dessus de laquelle s’égoutte le lisier. Le tamis est soumis à des mouvements vibratoires, ce qui permet aux particules solides de se déplacer à la surface du tamis. Les particules solides de petite taille passent à travers les perforations ou traversent la maille, les plus grosses restent à la surface. Le débit et l’inclinaison du tamis peuvent être réglés selon le taux de matière sèche souhaité. Si on souhaite un taux élevé, on réduit le débit.
Les séparateurs de phase à tamis vibrant ont généralement une capacité de traitement plus élevée que les équipements à vis. Pour ce qui est de la maintenance, les nombreuses pièces en mouvement et les vibrations beaucoup plus importantes qu’avec le système à vis entraînent une usure plus rapide et donc des coûts d’entretien plus élevés.
Le système à disques elliptiques : le séparateur low-cost
C’est une machine qui ne prétend pas produire un résultat aussi performant que le séparateur à vis. Le taux de matière sèche n’excédera pas 13 à 15 %, mais « sur le terrain, il n’y a pas besoin d’avoir un taux forcément plus élevé, sauf si on veut valoriser le produit en paillage de logettes », justifie le responsable commercial de Fertinnov, la PME bretonne qui a développé ce système. « La demande, c’est juste d’avoir un tas de solide qui tienne, qui ne coule pas ».
Le dispositif se présente sous forme d’une table carrée d’1,50 m de côté pour une hauteur d’1,10 m, composée de dix rouleaux, dix axes sur lesquels sont positionnés 62 disques elliptiques en polypropylène. Ces disques, synchronisés pour être constamment en contact, tournent entre des lames. Le débit de chantier n’est pas très élevé, « 4 à 5 m3/h » en produit sorti.
La matière arrive par le dessus de la table de séparation, la partie liquide au fil de l’avancement. Contrairement aux deux précédents systèmes, la machine est en capacité de recevoir des fumiers mous. Pour cela, une presse à rouleaux est ajoutée au-dessus de la table. Huit rouleaux de 25 kg chacun, attachés les uns aux autres et qui écrasent la matière. Principal avantage : pas besoin de fosse bétonnée, d’agitateur, de pompe hacheuse et de tuyaux. Le coût d’investissement s’annonce donc bien moindre : « On a divisé par deux les coûts », assure le responsable commercial de Fertinnov Fabien Demarcq. Les coûts de fonctionnement seraient également très sensiblement inférieurs : « 10 % de la consommation d’électricité d’un équipement classique et pas de consommation d’eau ».
Pour acheminer la matière sur la table, il faut toutefois ajouter une trémie d’alimentation ou une pompe péristaltique pour récupérer le lisier depuis la préfosse.
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