L’acidose et la sub-acidose restent les problèmes alimentaires majeurs dans les troupeaux laitiers, avec des conséquences multiples et variées sur la production et la santé des animaux. Nous savons qu’éviter les risques de sub-acidose, c’est généralement s’assurer une bonne valorisation de la ration distribuée. Pour favoriser la rumination, une solution simple et applicable dans toutes les exploitations existe : le foin. Mais pas n’importe lequel !
Le foin peut être distribué selon deux méthodes :
- A disposition en libre-service pour les rations où les fourrages ne sont pas ou peu mélangés :
Dans ce système, les éleveurs sont régulièrement confrontés à une réalité : un foin de prairie naturelle doit être appétent pour être bien consommé. Il doit donc être fait jeune. Or, s’il est jeune, il risque d’être insuffisamment fibreux (brins souvent trop fins et trop courts) et la consommation de fibres efficace est souvent faible et ne répond pas aux besoins physiologiques de la panse.
Quelques astuces permettent de contourner le problème avec plus ou moins de succès :
- Distribuer le foin déroulé devant des vaches bloquées aux cornadis avant distribution de la ration principale
- Ajouter de l’aliment liquide sur le foin pour améliorer son appétence
Mais avoir recours à ces techniques est souvent le signe de production de foin inadapté à ses laitières.
- En mélange dans la ration :
Hélas, en se ramollissant trop rapidement au contact avec les autres fourrages plus humides, le foin de prairie naturelle trouve là aussi difficilement sa place dans les rations mélangées. Il est régulièrement remplacé par de la paille de céréales, de pois ou de colza ou de la céréale immature… fourrages certes fibreux mais de valeur nutritive faible.
Pour faire ruminer, il faut donc produire un foin d’espèces fourragères riches en parois cellulaires et appétent réalisé sur le 1er cycle sur un stade épiaison à début floraison. Deux types de foin répondent parfaitement à ces exigences : les foins diététiques et les foins nutritionnels.
Les foins "diététiques" à base de fétuque et de fléole
Les foins dits « diététiques » sont obtenus à partir de graminées cultivées, riches en fibres longues tout en restant digestes et appétentes. Il s’agit du foin fétuque élevée et de fléole.
Dans ce type de foin, les fibres restent piquantes tout en étant plus digestes que la paille. Fauché, fané et conservé dans de bonnes conditions, ce foin est appétent en libre-service. La fétuque élevée, parfois boudée en pâture, est par contre très bien consommée par les animaux sous forme de foin. La fétuque et la fléole présentent aussi l’intérêt de produire l’essentiel de leur production en première coupe, caractéristique appréciable, quand on est souvent excédentaire en regain. Ce foin est également facile à sécher.
Par ailleurs, pour réduire le risque d’hypocalcémie au vêlage, il est possible de faire un foin à base de fléole fertilisée avec du chlorure de calcium. Ce foin distribué durant le mois qui précède le vêlage, présente un Bilan alimentaire cation-anion (Baca) très faible, ce qui limite les risques de fièvre de lait.
Les foins "nutritionnels" à partir de luzerne et de dactyle
La luzerne présente certains avantages :
- une production annuelle élevée => 10 à 15 t de M.S/an.
- une excellente production d’été (jusqu’à 50 % à cette saison).
- un fourrage riche en fibres, appétent et particulièrement adapté pour les mélangeuses car ses fibres ramollissent peu.
- une richesse en protéines lorsque les pratiques de récolte permettent de récupérer les feuilles (pas de conditionneuse, limiter l’andainage, travail en début de journée…)
- une très bonne résistance au sec ; en 2003 elle a sauvé la production de nombreuses prairies.
- Néanmoins, avec quatre coupes par an, la luzerne est exigeante en main d’œuvre.
Associée avec du dactyle, la luzernière se salit moins vite et offre un fourrage de très bonne valeur, le dactyle étant la graminée fourragère la plus riche en protéines. La luzerne donne une bonne production de foin de première coupe avec une pérennité d’environ cinq ans (la luzerne tend à dégénérer à partir de ses trois ans). Attention aux échecs d’implantation de luzerne qui s’expliquent souvent par des semis faits trop tardivement dans la saison : l’idéal étant début d’été car la luzerne a besoin d’être bien développée pour passer tranquillement son premier hiver !
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