 Des quantités importantes de médicaments ont été délivrés sans suivi sanitaire à des centaines d'éleveurs d'Auvergne. (© Terre-net Média) |
Outre leurs mises en examen survenues mercredi et jeudi, ces professionnels du Puy-de-Dôme ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer pour quatre d'entre eux. Il leur est aussi reproché d'avoir ouvert un établissement pharmaceutique sans autorisation, et d'avoir cédé de grosses doses de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, antiparasitaires) sans justificatifs. « Ces professionnels de la santé sont soupçonnés de manquements graves à la réglementation favorisant le développement d'
antibiorésistance chez l'animal et l'homme », a aussi relevé un communiqué du ministère de l'Intérieur signé de la gendarmerie de l'Auvergne.
Des ordonnances de complaisance
« Certains des pharmaciens et des vétérinaires mis en examen sont membres d'un même Groupement d'Intérêt Economique (Gie) matérialisant ainsi leur entente commerciale », a ajouté la gendarmerie. La justice les soupçonne d'avoir « significativement développé leurs activités respectives en prescrivant et en délivrant depuis plusieurs années de grandes quantités de médicaments vétérinaires à des centaines d'éleveurs sans suivi sanitaire effectif des animaux concernés ».
De même, l'enquête judiciaire a révélé que les vétérinaires rédigeaient aux éleveurs des « ordonnances de complaisance, hors examen clinique des animaux et sans réaliser le suivi sanitaire permanent prescrit par le code de la santé publique ».
Les pharmaciens délivraient quant à eux les médicaments vétérinaires « directement aux éleveurs, parfois en l'absence de prescriptions, celles-ci étant au besoin régularisées a posteriori par les vétérinaires ». La majorité des médicaments massivement délivrés étaient des antibiotiques, anti-inflammatoires et des antiparasitaires, principalement utilisés « soit pour des animaux d'élevage destinés au marché de la viande et du lait, soit pour des animaux domestiques recueillis dans des Spa et destinés à l'adoption ».
Or, a rappelé la gendarmerie, les antibiotiques peuvent présenter un danger pour la santé humaine «par leur contribution éventuelle aux antibiorésistances chez l'homme ». L'enquête a été diligentée par la Section de Recherches de Clermont-Ferrand, l'Office Central de Lutte contre les Atteintes à l'Environnement et à la Santé Publique (Oclaesp) et la Brigade Nationale des Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaires (Bnevp), dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le procureur de la République de Clermont-Ferrand.
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