
En Loire-Atlantique, Thierry Prain sélectionne ses charolaises dans le but d’obtenir de bonnes femelles pour la reproduction et les concours. Grâce à la transplantation embryonnaire, il a multiplié la souche de sa vache Merveille, véritable pièce maîtresse de son troupeau actuel. Son travail de sélection par la voie femelle lui permet de vendre plus d’une trentaine de reproducteurs par an.
Thierry Prain présente en concours principalement des adultes, car ils représentent mieux la qualité d’un élevage que de jeunes animaux. Comme ici au Marault en 2011, avec des animaux issus d’embryons, où il reçoit le premier prix de famille par la mère (Victoria). (© Thierry Prain) |
« Environ 60 % de mon chiffre d’affaires provient de la vente de génétique », explique Thierry Prain, éleveur et sélectionneur de Charolais à Vue, à côté de Nantes. La moitié des mâles et un tiers des femelles qui naissent dans l’élevage sont vendus pour la reproduction. Possédant 75 mères charolaises, Thierry Prain a bâti l’essentiel de son troupeau à partir de sa vache Merveille, morte l’an dernier après quinze ans de bons et loyaux services.
Plus de 80 veaux issus de Merveille
Avec une cinquantaine de collectes d’embryons à son actif, Merveille a transmis ses gènes à plus de 80 veaux nés sur la ferme, dont Victoria (par Major) qui a gagné le grand prix d’honneur à la Roche-sur-Yon en 2011. Merveille était une vache lourde et très racée, pesant plus de 1.200 kilos dans la force de l’âge. « C’est aujourd’hui la pièce maîtresse du troupeau, elle a apporté beaucoup aux produits de sa lignée en termes de morphologie et de qualité de viande. Même quinze ans après sa naissance, sa génétique reste intéressante. »
Thierry Prain a vendu de nombreux embryons de Merveille dans le monde entier. « C’est une souche qui a fait ses preuves, dont les produits sont très homogènes avec peu de déchets. Cette lignée plaît aux éleveurs, qui achètent des embryons car ils ont peu de mauvaises surprises. En effet, les clients prennent toujours un risque à acheter des embryons plutôt que des animaux vivants. »
![]() Merveille est née chez Jaques Maes (72), elle a obtenu le 1er prix spécial Marault 1997 et 1998, prix d’honneur la Roche sur Yon 1997 et 1998 ainsi qu’un prix de famille par la mère au spécial Cournon en 2005 avec le taureau Voltaire (fils de Major) né chez Thierry Prain.(© Thierry Prain) |
De bonnes femelles avant tout
Thierry Prain axe la sélection de son troupeau dans le but d’obtenir de bonnes femelles plutôt que des mâles d’élite. Il privilégie les lignées de vaches lourdes avec de bonnes qualités maternelles. Bien que ces souches soient moins précoces, avec un développement musculaire plus tardif, les vaches vêlent généralement bien et font de belles bêtes lors de la réforme. Pour choisir les accouplements, Thierry Prain se pose la question suivante « qu’est-ce que ce reproducteur pourrait apporter à mes futures génisses de renouvellement ? »
« Lorsque l’on se lance dans la sélection pour vendre des animaux, il ne faut pas avoir peur de mettre le prix lors de l’achat de reproducteurs. J’ai acheté des bêtes cher, comme Merveille ou mon taureau Bourgogne, acquis 8.500 € au Gaec Cadoux, mais ces investissements m’ont rapporté bien plus, confie Thierry Prain. Je vends, selon les années, entre 20 et 25 mâles pour la reproduction, la plupart entre 2.000 et 3.000 euros. Quelques veaux de tête peuvent atteindre des prix plus élevés. Je cède une quinzaine de génisses ou vaches pleines par an, aux alentours de 2.000 euros, voire plus pour celles qui feront carrière comme donneuses d’embryons.
La demande en embryons est assez variable selon les années, allant de quelques unités à plusieurs dizaines par an. Vendre des embryons, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Le premier objectif de l’éleveur qui souhaiterait travailler par la voie femelle, doit être avant tout de multiplier une bonne souche pour lui-même, plutôt que de chercher à vendre des embryons ».
Une technologie à ne pas prendre à la légère
En multipliant le nombre de veaux issus des meilleures femelles, l’arrivée de la transplantation embryonnaire (TE) a accéléré le progrès génétique. Produire un embryon coûte entre 80 à 120 € l’unité et Thierry Prain le revendra aux alentours de 500 €. Congeler un embryon pour le stocker ou l’envoyer coûte environ 50 euros, soit le même prix qu’une pose en frais. Cependant, les chances de réussite d’une pose d’embryon congelé ne sont que d’une sur deux.
Selon lui, « de nombreux éleveurs sont déçus par cette technologie car ils prennent cela trop à la légère. Pour obtenir de bons résultats, la TE demande de la rigueur dans la préparation des donneuses et des receveuses ».
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