
Cette année, le concours de Saint-Christophe comptait une centaine d'animaux de moins que lors de son édition précédente. Une baisse de participation vraisemblablement liée à l'embellie des cours en ferme. Embellie qui, avec la crise du pouvoir d'achat, rend la grande distribution prudente.
![]() Le président du concours Philippe Vellut et Pierre Troisgros, invité d’honneur de cette édition, entourant Antonio De Sousa, artisan boucher qui s’est une nouvelle fois porté acquéreur de la cularde super grand prix du concours. Cette magnifique bête est née à Poisson chez Daniel Lorton qui l’a lui-même engraissée. (© Acti-Ouest) |
Le concours de bovins de boucherie de Saint-Christophe-en-Brionnais a eu lieu samedi 1er septembre. Deux cents bêtes finies étaient rassemblées sur l’aire du marché. Un effectif inférieur de plus d’une centaine d’animaux par rapport aux deux années précédentes. A l’origine de ce recul, sans doute l’embellie des cours en ferme. De fait, éleveurs et engraisseurs n’ont en ce moment pas de mal à bien vendre leurs animaux… Et cela, contrairement aux années passées, où nombre d’entre eux venaient alors chercher sur les concours la plus-value qui leur faisait défaut en ferme, le marché étant redevenu plus rémunérateur.
Un retour à la normale en somme qui semble jouer favorablement sur la qualité des animaux présentés. Alors qu’elles devenaient presque envahissantes les années passées, les vaches de réforme sont moins nombreuses. L’homogénéité des présentations s’en ressent et le coup d’œil aussi.
Frilosité commerciale
Paradoxalement, le retournement de conjoncture en élevage semble avoir un impact négatif sur l’ambiance commerciale des concours. Comme le faisaient remarquer plusieurs opérateurs, « lorsque le marché se porte bien en ferme, les concours vont moins bien ». A la baisse de l’offre, s’ajoute la frilosité de certains acheteurs. C’est le cas des grands groupes de distribution. Le fait de devoir payer plus cher la viande à l’année les freine dans leurs achats de bêtes de concours. D’ailleurs, les grandes enseignes étaient quasi absentes à Saint-Christophe.
Globalement, la prudence était donc de mise dans les transactions. Si toutes les bêtes ont été payées un peu plus cher que le cours ordinaire, les plus values n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances. En catégorie vaches, il fallait compter un gain de 0,15 € à 0,25 € le kilo de carcasse, assurait un opérateur. Mais dans les culardes, certains exposants jugeaient la rémunération insuffisante au regard du niveau de qualité. Néanmoins, les très bonnes bêtes ont quand même été très bien payées : jusqu’à 7,20 € pour des culardes contre 6,25 € à 6,40 € en ferme. Les bonnes vaches auraient été échangées autour de 5,20 € à 5,30 €. Sachant qu’en ferme, il faut compter autour de 5 € en ce moment.
Fidélité des artisans bouchers
Instaurée il y a deux ans, la vente aux enchères des sept meilleures bêtes du concours échappe néanmoins à la tendance décrite plus haut. La cularde super grand prix est ainsi montée à 11,80 €, soit pratiquement le même prix que l’an dernier. C’est Antonio De Sousa, artisan boucher à Montceau-les-Mines, qui en est, une fois de plus, le généreux acquéreur. Elle est suivie de près par la prix d’honneur label (11,10 €), achetée par la boucherie Allamant en Haute-Savoie. Une autre génisse cularde (super prix d’honneur) a atteint, quant à elle, 10,50 €. Elle sera détaillée par un boucher de Créteil. 7,50 € pour le super prix d’honneur vache cularde acquise par la boucherie Gouttenoire de Roanne et enfin 6,50 € pour le bœuf super prix d’honneur mâle.
La plupart de ces bêtes d’exception ont été acquises par des artisans bouchers. Ces derniers, qui, directement ou par l’intermédiaire de leurs chevillards, ont été très présents sur ce concours. Fidèles au rendez-vous, chevillards et bouchers en gros ont ainsi permis à la quasi-totalité des animaux présents d’être écoulés.
En dépit d’une conjoncture peut-être moins favorable au haut de gamme, cette édition 2012 du concours de Saint-Christophe-en-Brionnais n’a pas failli à sa réputation. Fidèles au rendez-vous et au lieu, les acheteurs traditionnels sont venus en connaisseurs. Une ferveur qui n’a sans doute pas échappé à l’invité d’honneur de cette édition, le restaurateur Pierre Troisgros.
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