
Le festival de la viande avait de quoi faire saliver les nombreux visiteurs, aux vues d'une présentation irréprochable. Mais finalement, les éleveurs sont assez déçus car les acheteurs se sont montrés discrets.
![]() 578 bovins étaient présents au festival de la viande d'Evron. (© Acti-Ouest) |
Une vente en demi-teinte
Certains éleveurs sont tombés de haut, dans les allées du parc d'Evron. Ils s'attendaient à ce que les acheteurs se calent sur la base de la hausse des prix de la viande bovine, avec une plus-value pour la qualité de leurs animaux. Ils pouvaient aussi espérer compenser les coûts nécessaires à la finition de ce type de génisses ou de bœufs ; le prix des aliments ayant explosé ces derniers mois. L'an passé, les acheteurs avaient dû batailler pour arracher les premier prix. Mais cette année, difficile de négocier à sa guise : des acheteurs étaient absents ou présentaient des commandes réduites par rapport aux éditions précédentes, notamment de la part des distributeurs.
Frilosité des acheteurs face aux tarifs élevés des Championnes
« D'habitude, le samedi matin, les génisses sont vendues. Là, il en reste pas mal », observait à 13 h, un éleveur habitué des lieux. « La viande de bœuf a pris près d'un euro en un an. Même les réformes laitières coûtent cher », commente ce négociant. Conséquence, les génisses d'Evron ont moins facilement trouvé preneur. Des prix à la hausse et une consommation en berne, voilà l'explication. « Certains magasins n'ont même pas fait de commandes. Ils avaient peur des tarifs qui seraient pratiqués ici », informe un acheteur d'Aim, qui fournit les enseignes Carrefour.
Finalement, la qualité a coûté un peu moins cher que les autres années, même si la Championne a été vendue 18?euros le kilo à Lvm, pour le Leclerc du Mans. Le Bœuf champion a été négocié à 7,62 € par Aim pour Carrefour Vannes Tohannic. Les tarifs des champions ont été revus à la baisse de 0,15 à 0,30 €/kg. Pour les 458 autres animaux vendus, les prix se tiennent, plus ou moins, selon les témoignages. « Il est difficile d'inciter le consommateur à manger plus cher par les temps qui courent », commentait un éleveur.
« Rien de catastrophique »
Le président du Festival veut relativiser. Une mauvaise passe 2012 ? A peine, et surtout, cela reste le meilleur rendez-vous des animaux de boucherie, en France, rappelle-t-il. En décembre, il est vrai, 260 animaux avaient été vendus, « arrachés » en moins de deux heures. « Fallait pas être en retard », sourit un éleveur. Jean-Yves Renard rappelle aussi qu'en 2006, « on avait vendu 90?% des animaux ». En 2012, 85?% (460 sur 540 bêtes exposées). « C'est sûr, après deux années exceptionnelles où on avait vendu plus de 95?% des animaux, on revient un peu plus à la normale…» Mais « rien de catastrophique », selon lui. D'autant que dès le début de semaine, des abattoirs auraient déjà rappelé des éleveurs pour compléter leurs commandes.
Pour en savoir plus, cliquez sur le Palmarès Evron 2012. |
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