
La réputation de l'élevage des Mauges n’est plus à faire avec le marché de Cholet, premier marché de France de gros bovins de boucherie. Les organisateurs de cette 10ème édition du concours de haute valeur bouchère, qui s'est déroulée les 17 et 18 octobre derniers, ont maintenu le cap même si l'offre était moins importante.
Grand prix du concours à l’Earl Flimière - La Verrie (85). (©Acti-Ouest)Après un concours 2012 qui avait été très décevant pour les éleveurs, l'inquiétude restait palpable avant le début des transactions. Le recul de l'offre avec un retour sous la barre des 300 animaux pouvait néanmoins laisser un espoir avec un meilleur équilibre offre/demande.
Grand prix du concours :
Earl Flimière - La Verrie (85)
Prix coup de cœur :
Gaec des Prairies - Roussay (49)
Prix des artisans bouchers :
Monsieur Joseph Blouin - Savenière (49)
Les nombreux éleveurs et visiteurs de toute la région se sont déplacés pour admirer une présentation de haute tenue sur le marché de Cholet. L’attribution des deux Grands prix est décernée respectivement à l'Earl Flimière de la Verrie (85) pour une vache parthenaise (Grand prix du concours 2013) et au Gaec des Prairies de Roussay (49) pour une génisse rouge des près (Prix coup de cœur).
Intermarché, leader des animaux de concours
15 heures 30, les choses sérieuses commencent avec l'ouverture des enchères. Sous l'impulsion d’Hubert Cordon, les Intermarchés de la région emportent la mise en achetant les deux championnes. Cette enseigne est le leader français des achats d'animaux de concours. La Sva Jean Rozé (société vitréenne d'abattage) est présente sur tous les concours et devrait acheter plus de 1.500 animaux cette année. La renommée du rayon boucherie de l'Intermarché de Saint-André de la Marche n'est plus à faire sur la région. Mr Jean Louis Bouyer, directeur de ce magasin, a souhaité marquer le 10ème anniversaire du concours de Cholet en offrant à sa clientèle, les deux championnes du concours, achetées respectivement 8,40 € et 7,60 €/kg de carcasse. Ce magasin est le premier Intermarché français dans les animaux haut de gamme, il en consomme plus de 50 par an. La clientèle ne s'y trompe pas et fait parfois de grands détours pour toucher l'excellence.
Des bouchers toujours actifs
Face aux moyens financiers des grandes enseignes, les artisans bouchers du choletais restent dynamiques. Ce sont eux qui tout au long de l'été assurent la promotion des viandes lors des visites du foirail organisées par le syndicat d'initiative. Ils sont également acheteurs de nombreux animaux par le biais de leurs fournisseurs habituels. Même si le local est bien représenté, c'est à Vincennes que partira le Grand prix de la Boucherie (une génisse partenaise appartenant à Mr Joseph Blouin de Savenière (49) et achetée 7,25 € par Ludovic Dulongcourty).
L'animation proposée par les apprentis du Cfa de Belle-Beille consistait à redonner des lettres de noblesse à des pièces d'ordinaire délaissées par les consommateurs. C'est ainsi que les nombreux visiteurs ont pu apprécier de la hampe, du persillé, du paleron et du rond de gîte revisités par ces futurs professionels.
Une vente moins difficile que prévue
Après cette vente aux enchères, l’allée centrale du Parc des Prairies est envahie pour l’ouverture de la vente pour le reste du concours. Des acheteurs de toute la France ont fait le déplacement avec encore une fois la présence incontournable de la grande distribution. Le recul de l'offre pour cette édition 2013 (120 animaux de moins que l'an passé) a permis une activité commerciale moins difficile que prévue avec une vente plus complète même si les plus-values constatées par rapport au marché traditionnel restent contenues. Les Limousines et les Charolaises se sont très rapidement vendues avec des tarifs soutenus mais la vente fut plus longue dans les Blondes d’Aquitaine voire tardive pour certaines Parthenaises.
La grande majorité des animaux primés ont été commercialisés entre 5,34 € et 6,56 € mais très peu d'animaux ont dépassé les 6,87 €. Les tarifs obtenus pour les animaux non primés (mais disposant d'un diplôme), obtiennent une légère marge par rapport aux tarifs conventionnels du marché.
Vitrine et savoir-faire
Ce concours est la vitrine du savoir-faire et de la passion des éleveurs et des engraisseurs du Maine-et-Loire et des départements limitrophes réputés pour leur professionnalisme dans la finition des animaux. Les acheteurs ont trouvé de la diversité et de la qualité dans la présentation, de quoi réjouir les consommateurs. S’il y a un prix au-delà duquel une rentabilité ne peut se concevoir que par une plus-value de communication, le climat économique actuel et les tarifs élevés pratiqués depuis le début de l'année offrent beaucoup moins de possibilités de promotion de la part des acheteurs.
Au final, les organisateurs ont enregistré plus de 95 % de vente. C’est une belle réussite après une édition 2012 désastreuse, mais les organisateurs pensent déjà à l'édition 2014 avec un repositionnement de ce concours plus proche des fêtes de fin d'année, où la période est plus favorable. Ce ne sera que dans ces conditions que les éleveurs resteront motivés pour préparer leurs meilleurs animaux et de nouveau se confronter à l’élite de la production régionale.
Pour voir le palmarès complet, cliquez sur :
Palmarès du concours de Cholet
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