
Les 23 et 24 mars derniers se déroulaient à Baraqueville, dans l'Aveyron, le concours du « Bœufs de Pâques ». Cette édition a été marquée par des prix en léger recul, mais acceptables, et un taux de vente de 100 %. Retour sur ce concours des animaux de boucherie avec Acti-Ouest.
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Une organisation hors norme
Arrivés au petit matin, les animaux sont orientés vers l’une des 50 sections que comprend le concours. Brossé et bichonné par les éleveurs, une première commission, passe parmi les 490 animaux attachés, pour éliminer ceux qui, faute de conformation suffisante, ne méritent pas d’être présentés aux jurys. C’est ainsi qu’une petite trentaine de bovins seront retirés de la manifestation et extraits de la halle. Pour les 460 qualifiés, l’heure est au jugement suprême. Les 12 membres du jury venus des quatre coins de la France, vont passer plus de deux heures à explorer tout le lexique des superlatifs de la grammaire Française pour départager non seulement les championnes, mais l’ensemble des animaux de chaque section.
Au fur et à mesure que le jury avance dans les barres, une foule de petite mains, au rang desquelles on trouvait des élèves du lycée de Rinac ou du Cfa de Figeac, déplacent tous les animaux pour regrouper les championnes sur une seule barre et les autres rangés par ordre de classement. Sous la douce baguette de Jackie Serieys, présidente du concours, l’opération fut menée de belle manière.
Place aux choses sérieuses
Les 50 championnes alignées, offre une vue imprenable sur la qualité de l’élevage régional. L’équilibre entre les races correspond en tout point à la répartition de ces dernières sur le département. « Comment sortir une championne, dans cette série déjà tellement relevée » s’exprimait un juge. Après un vote très discuté, c’est la N° 197 qui sort grande championne des génisses, la 444 des vaches et la 258 championne naisseur/engraisseur. Ces trois titres sont remis respectivement à madame Elise Sudries de Ledergues (12170) pour une génisse croisée Aubrac/Charolais d’une exceptionnelle finesse, à madame Anne-Marie Froment de Marcillac Vallon (12330) pour une vaches limousine d’une conformation extra, et au Gaec Remise de Sainte Urcize (15110) pour une génisse croisée, pleine de viande.
Regroupées sur le ring des ventes, monsieur Gilles Lequeux, responsable commerciale d’Interlim, lance les enchères pour ces trois championnes du concours du « Bœufs de Pâques » de Baraqueville. L’animation est forte et le public, nombreux, retient son souffle au fur et a mesure des enchères. Débutés à 7 € avec enchère montante de 0,20 €, les tarifs dépassent rapidement les 10 €. Les acheteurs s’observent, se jaugent pour sentir la concurrence. Le premier a remporté la mise est la boucherie Azemar Claude de Rodez, qui pourra afficher sur sa vitrine le Grand Prix d’Honneur Naisseur/Engraisseur. La seconde et la grande championne seront remportées par l’acheteur emblématique de la Sva (Société Vitréenne d’Abattage) sur les concours : monsieur Hubert Cordon. La vache limousine ira rejoindre le magasin Intermaché de Saint-Thibault des Vignes (77), et le grand prix d’honneur de Baraqueville 2012 restera dans l’Intermarché de la localité. L’enchère record portée sur cet animal, ne sera en rien répercutée au consommateur, puisque, juste après la vente, le directeur du magasin indiquait qu’elle serait vendue au tarif habituel. « Je souhaite simplement faire plaisir à ma clientèle ».
Une vente complète
Après l’engouement et le spectacle assuré par cette vente aux enchères, l’ouverture des ventes fût annoncée. Une masse compacte composée d’éleveurs avec leur famille, de visiteurs et surtout des principaux intéressés (vendeurs et acheteurs) s’engouffre dans les allées. Le parc est en peu de temps noir de monde. Les commentaires vont bon train avec l’analyse du classement des jurys. « Il y a peu à redire ! » se confiait un éleveur averti. Avec une qualité d’ensemble très relevée, les acheteurs trouvent la marchandise convenant à leurs clients, et si les transactions se sont prolongées assez tardivement, l’ensemble de la présentation a trouvé preneur.
Au plan commercial, si les tarifs sont en léger retrait par rapport à l’an passé (0,15 € à 0,30 €/kg carcasse), les niveaux observés restent très convenables. Mis à part les trois championnes vendues respectivement aux enchères 14,80 €, 13,00 €, et 23,00 €, les meilleurs animaux se sont valorisés dans une gamme de prix allant de 6,10 € à 7,62 €. La masse la plus nombreuse du concours, représentée par les 1er et 2ème prix, s'est négociée entre 4,57 € et 6,10 €. Quant aux animaux non classés, ils bénéficient néanmoins d’une légère plus value par rapport au commerce traditionnel.
Au soir d’une folle journée, et après avoir pu admirer le travail des apprentis bouchers lors du 3ème forum de la boucherie, tout ce beau monde se regroupe sur la place centrale pour commenter et arroser les bonnes affaires du jour. Cet ensemble de couleur, de race, de forme aurait pu inspirer bon nombre de peintres. Ici, c’est Baraqueville, ville d’Aveyron et terre des hommes.
Pour en savoir plus, cliquez sur : Palmarès 2012 du concours du Boeuf de Pâques de Baraqueville Prix d'honneur Boeuf de Pâques Et retrouver toutes les dates sur l'Agenda des concours des animaux de boucherie. |
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