Faucher l’herbe le long des routes, une ressource à exploiter

Faucher l’herbe le long des routes, une ressource à exploiter

Le manque de fourrage donne des idées. Le département de l'Eure va autoriser ses éleveurs à exploiter les accotements de routes départementales. D’après le site internet de l’administration départementale, les agriculteurs pourront venir faucher, faner et botteler sur les accotements plats faisant plus de 1,5 mètre de large.


Faute de fourrages, les membres de l’association les « Hercui-liens»
fauchent l’herbe le long des routes pour nourrir leurs 73 chevaux.
(© Terre-net Média)

En passant en voiture au Nord de Beauvais, quelle ne fût pas ma surprise en voyant un camion rempli d’herbe verte garé sur le bas-côté. Au bord de la route, cinq personnes munies d’une petite faucheuse et de râteaux étaient affairés à ramasser l’herbe haute avant que les services départementaux ne viennent leur couper l’herbe sous le pied. Je me gare donc quelques mètres plus loin et pars interroger ces gens qui m’ont tout l’air d’être des éleveurs en quête de fourrage.

Thierry Ouvrard, dit Titi, chapeau de cowboy vissé sur la tête vient à ma rencontre. « Nous sommes les bénévoles de l’association les Hercui-liens. Nous récupérons des chevaux maltraités pour leur donner une nouvelle vie. J’ai 73 canassons à nourrir ! Il y a une dizaine de jours, j’ai acheté pour 900 euros de foin, mais il y a à peine de quoi tenir deux semaines. Je suis en quête de foin et d’herbe chez les agriculteurs du coin, mais tous les éleveurs sont dans la même situation. Certains en profitent même pour vendre des meules de foin jusqu’à 80 euros pièce ! J’ai beau être fils de paysan, je trouve que certains agriculteurs abusent vraiment. L’association subsiste sans subventions, uniquement en participant à des spectacles équestres et en donnant des cours d’équitation. Nous voila donc contraint de faucher l’herbe le long des routes. Lors d’années exceptionnelles comme celle que nous vivons, il nous reste que le "système D" pour survivre. »

Nous vous conseillons cependant de vérifier de bien avoir l'autorisation de votre collectivité avant de sortir la faucheuse...

Le président du conseil général de l’Eure (27), Jean-Louis Destans, a annoncé jeudi 26 mai que le fauchage des accotements routiers serait suspendu afin que les éleveurs puissent profiter de cette manne fourragère.

D’après le site internet de l’administration de l’Eure, les agriculteurs pourront venir faucher, faner et botteler sur les accotements plats faisant plus de 1,5 mètre de large. « Je me suis rapproché des responsables agricoles de notre département dont la Chambre d’agriculture, et la Fdsea se charge d’informer les éleveurs de la proposition qui leur est faite. Une convention est en préparation pour sa mise en application, explique Jean-Louis Destans. J’attends maintenant les retours quant à cette initiative qui visiblement séduit le monde agricole. »

La sécurité avant tout

La mesure ne s'appliquera pas aux carrefours ni sur les portions de routes trop sinueuses pour des raisons de sécurité. Lors du fauchage par les éleveurs, des moyens de protection et de signalisation particuliers devront être mis en place. « Le service des routes et les personnels des agences routières départementales, impliqués dans cette action, sont actuellement en train de répertorier les sections des 4.350 km de routes départementales pouvant être concernées par ce fauchage de solidarité », commente le président.

 

 

 

Noremat – Ne pas gâcher l’herbe des accotements


(© Noremat)

La société Noremat propose la remorque aspiratrice Jumbo 31 munie d’une rotobroyeuse XP permettant de faucher et de récolter directement l’herbe des bords de routes.

Composée d’une barre de coupe et d’une benne de 31 m3 ce système permet de tirer profit d’une biomasse encore peu exploitée.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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