Si le stockage coûte cher, l'épandage des effluents d'élevage peut en revanche rapporter gros. Pour les valoriser au maximum, il faut compter en épandre sur la plus grande surface possible. Et si cela ne suffit pas, il est tout à fait possible d'en vendre une partie ou de l'échanger. Mais dans tous les cas, une bonne utilisation des lisiers et fumiers permettra de réduire les achats extérieurs d'engrais.
Les effluents retrouvent petit à petit leurs titres de noblesse, après avoir été considérés comme une contrainte avec des coûts importants durant les années de mises aux normes. Les exploitations céréalières sont acheteuses et les éleveurs reprennent conscience de l'importance de l'apport des effluents et de leur valeur monétaire comparés aux engrais achetés.
Encore faut-il épandre les effluents au bon moment. Si les réglementations régionales et nationales indiquent dans le détail les obligations légales et restreignent les possibilités., quelques règles de bon sens permettent de réaliser les épandages de fumier, lisier et purin pour en tirer bénéfice.
quelles surfaces pour mes effluents d'élevage ?
Mieux vaut épandre sur le plus de terres possible, en établissant un roulement annuel, plutôt que de mettre tous les ans le maximum de déjections sur les parcelles de maïs ou uniquement sur celles proches de l'étable.
Prendre comme repère pour les effluents bovins autour de 20 m3 de lisier ou 20 t de fumier sur les prairies et autour de 40 m3/30 à 40 t de fumier sur les terres de cultures (à moduler selon les besoins, la teneur des effluents et les règles locales). Attention, ce ne sont pas les mêmes repères pour les déjections d'autres espèces comme les volailles.
L'apport pourra ensuite être complété par des engrais ou non. Un bilan Corpen (bilan des entrées et sorties d’azote, de phosphore et de potasse sur l’exploitation tenant compte du cheptel, de l’assolement, des rendements et des achats d’engrais) est un bon outil pour savoir si les achats d’engrais minéraux sont trop élevés ou trop faibles.
Vous jonglez avec les effectifs pour respecter le seuil des 170 kg d'azote organique/ha de SAU ? Établissez une convention d'épandage avec un tiers, vendez ou échangez.
À l'inverse, si la surface d'épandage est trop juste, plusieurs solutions s'imposent : établir une convention d'épandage avec un tiers qui mettra des surfaces à disposition, vendre, ou échanger.
Épandre du fumier et du lisier sur les Prairies et couverts
Les besoins des prairies sont de manière générale de type 3N, 1P, 3K et la teneur des effluents bovins est très proche de cet équilibre. Vaches et herbe font donc bon ménage, même pour la fertilisation !
En France, la réglementation interdit, en général, l’apport d’azote sur les légumineuses fourragères pures, comme les luzernes, ou en mélange, sauf cas particulier. Elle la limite ou l’interdit sur les légumineuses à graines (suivant leur nature – pois, soja, fève …). Il est logique de tenir compte de leur capacité à capter l’azote de l’air par les nodosités.
De leur côté, les couverts végétaux mis en place avant les culture d'été peuvent recevoir des effluents en fin d'hiver. Cela permet de réduire la durée de stockage et par conséquent les besoins en m3 et m2 pour les fosses et fumières en zones vulnérables. Cela nécessite un calcul DeXeL (diagnostic environnemental de l’exploitation d’élevage) de la capacité agronomique.
Enfin, pour les dates, il convient à chacun de vérifier le calendrier d'épandage de la région. Astuce utile pour s'y retrouver, surtout lorsque plusieurs intervenants s'occupent de l'épandage : afficher le calendrier local d'interdiction dans le bureau.

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