Cette année, beaucoup d'éleveurs ont subi la sécheresse estivale de plein fouet. Et s'ils se tournaient vers le pâturage d'arbres pour palier ce déficit de fourrage ? C'est ce que testent des éleveurs ariégeois en collaboration avec la chambre d'agriculture en implantant des parcelles de mûrier blanc.
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17 % de MAT pour du murier blanc qui se pâture ou s’ensile
Les membres du projet ont réalisé des enquêtes auprès d’éleveurs allaitants ariégeois et ont identifié deux besoins principaux : améliorer le bien-être animal et acquérir plus d’autonomie alimentaire. Les arbres ouvrent alors la porte à quatre solutions possibles : la production de plaquettes pour la litière, la création de parcs boisés, les ressources ligneuses pour l’alimentation et la plantation d’arbres fourragers.
Côté alimentation, le mûrier blanc s’avère être l’espèce la plus adéquate. Ses racines lui permettent d’aller chercher l’eau en profondeur. Il peut alors palier aux déficits de fourrages en période sèche et améliorer l’autonomie des élevages. Jean-Claude Emile, chercheur à l’Inra Lusignan explique : « Le mûrier blanc est une plante assez exceptionnelle en termes de valeurs alimentaires. Elle se situe bien au-dessus des 35 échantillons testés dans l’étude. On est en moyenne sur une teneur en MAT de 17 % et une digestibilité enzymatique à plus de 85 %, ce qui la place de très loin comme une plante d’excellente valeur énergétique. »
Pour la faire entrer dans le système fourrager de son troupeau, Marcel Authier (éleveur allaitant pilote de l’expérimentation à Mirepoix dans l'Ariège) a planté une parcelle de mûriers blancs. « Les lignes d’arbres sont espacées de 80 cm pour pouvoir éventuellement se servir d’une bineuse en inter-rang. Les plantes sont espacées entre elles de 40 cm ce qui leur évitera de grossir trop, elles se comporteront plutôt comme des souches de vignes. » Interviewé par nos confrères de France 3, l’éleveur explique : « On peut faire pâturer le mûrier ou l’ensiler. Ça se présente alors comme de l’ensilage de maïs. Il faut qu’il soit haché finement. » Les chercheurs poursuivent leurs investigations pour savoir s’il est plus opportun de l’ensiler ou de le distribuer en vert. L’essai actuellement en place porte sur une petite surface (2 200 m2) mais d’autres travaux sont encore à venir. En effet, le projet devrait s’entendre sur six ans ce qui leur permettra d’éclaircir ces zones d’ombre.
Ci-dessous, le témoignage de Marcel Authier concernant la consommation de mûrier blanc par son troupeau :
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