A Evron - Un record du monde à la clé

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Championne inter-races femelle (7328) appartenant à Jacky Lelong et vendue à Socopa Cherré à 18 euros le kilo carcasse, pour le Super U de Noisy le Roy. (©Acti-Ouest)
Championne inter-races femelle (7328) appartenant à Jacky Lelong et vendue à Socopa Cherré à 18 euros le kilo carcasse, pour le Super U de Noisy le Roy. (©Acti-Ouest)

Pour cette 50e édition du Festival de la viande d’Evron, les organisateurs ont voulu marquer les esprits en inscrivant un record du monde à leur palmarès.

Les 4, 5 et 6 septembre derniers à Evron, berceau de la race Rouge des Près, s’est tenu le traditionnel festival de la viande. Sur les 455 animaux inscrits, seuls 433 ont été présentés au jury, avec une sélection démontrant le gage de l’excellence. « Le niveau de finition est remarquable », confie un des acheteurs habituels de ce concours.

Des infrastructures parfaites, des bénévoles rodés et dynamiques sous la tutelle d’un président qui ne lâche rien. Jean-Yves Renard, président de la Fédération Nationale des Concours d’animaux de haute valeur bouchère et président du concours d’Evron, peut être fier de cette édition 2015, avec un record du monde à la clé.

206,24 mètres

Record battu ! Les Mayennais ont réalisé cet exploit qui ne pouvait que réussir, tant l’organisation était parfaitement orchestrée et préparée depuis des mois. L’immense barbecue avait été usiné par des lycéens lavallois. La méthode avait été testée : trous de ventilation, hauteur des supports de broche, etc.

Pour l’opération, il a fallu installer cet immense barbecue sur des piles de parpaings, en régler le niveau avec des planchettes. En coulisses, une quarantaine de bouchers ont découpé 450 kg de viande de bœuf, donnés par neuf abatteurs. Le jour J, 140 bénévoles se sont mobilisés. Il a fallu allumer les braises, puis transporter à deux les barres de brochettes préparées, du camion au barbecue. Les broches ont ensuite été raccordées les unes aux autres. Puis, coordonnés, au commandement, les bénévoles ont soulevé la broche pour la placer sur les braises. Puis au commandement, l’ont tournée d’un quart de tour. Trois fois. Puis l’ont retirée. Tous les morceaux ont été partagés avec le public, venu en nombre. Une fête savoureuse, sous une météo clémente. Le record a été battu sous le contrôle d’un huissier de justice.

Il reste à faire homologuer le dossier pour entrer dans le Guinness book des records. Certainement pour la fin de l’année.

L’ancien boucher primé salue les naisseurs

Cette année, le jury a distingué un "petit nouveau" : le Sarthois Jacky Lelong, qui emporte le Prix de championnat femelle (ainsi que le premier prix de bande naisseur-emboucheur et le prix de championnat Croisée). « C’est la 7e année que je participe. Toujours placé, jamais gagnant. Là, c’est la consécration. » Désignée par le jury à 19 voix sur 25, la génisse a été achetée par Aline Jouin de la Socopa Chéré pour le compte du Super U de Noisy le Roy (78).

Jacky Lelong a été boucher pendant quarante ans et termine sa carrière comme éleveur engraisseur, avec 200 bêtes. Il le reconnaît : « Le mérite revient surtout au naisseur de la championne Christian Mauboutin, de Torcé-Viviersen-Charnie ». Il lui a acheté cette Saosnoise il y a 18 mois. « C’est important pour cette race peu connue, qui possède pourtant une viande très fine et très goûteuse », explique l’ancien boucher. Bien sûr, il a un petit pincement en pensant que ce n’est pas lui qui travaillera cette carcasse.

Champion Inter-Race Mâle (7320)  appartenant Gérard Bedel et vendu au Leclerc de Rambouillet à 11 euros le kilo carcasse pour le Leclerc de Rambouillet.
Champion inter-races Mâle (7320) appartenant à Gérard Bedel et vendu au Leclerc de Rambouillet à 11 euros le kilo carcasse pour le Leclerc de Rambouillet. (©Acti-Ouest)

Trop de Boeufs

On retiendra de cette 50e édition une qualité globale très relevée et assez homogène. Une belle vente car 93 % dans animaux ont trouvé preneurs. Au sujet des tarifs pratiqués, les réactions sont très diverses. Mais c’est à chaque fois pareil, commente Jean-Yves Renard. Lui a « trouvé les prix plutôt bons », dans l’ensemble avec toujours de gros écarts entre les championnes et l’entrée du classement. Sur le « carreau », la majorité des bœufs ont été vendus entre 4,50 € et 5,50 €, les tarifs s’étalent de 4,50 € à 7 € dans les vaches et de 6 € à 8 € dans les génisses. La valorisation des champions est : 18 €/kg pour la génisse, 13 €/kg pour la vache, 11 €/kg pour le bœuf.

C’est dans la catégorie des mâles avec 130 individus que certains éleveurs se plaignent de devoir vendre en dessous du coût d’élevage, qu’ils situaient « entre 35 et 37 francs » (5,34 € à 5,64 €). Acheteurs et distributeurs expliquent que le format de ces animaux ne correspond plus à la demande, surtout à cette période. C’est d’ailleurs dans cette catégorie que les invendus sont les plus nombreux. Jean-Yves Renard fait cependant valoir que le festival d’Evron est « le dernier concours où il y a autant de bœufs en France ».

Les grandes enseignes toujours présentes

Même si l’achat d’une bête de concours tient surtout au chef boucher qui dirige le rayon viande, les grandes enseignes de la distribution restent présentes et ont largement contribué au succès de ce concours au travers des grands abattoirs régionaux. La société Bétail Gorronais a été le plus gros acheteur avec 100 acquisitions, devant la Socopa, Sva Intermarché, Lvm, Aim ou Privileg. Les Super U ont également été actifs avec une Championne pour le magasin de Noisy le Roy à 18 €, 15 animaux pour le magasin de Gorron (53) et autant pour le local de l’étape « Super U d’Evron » avec en prime la vache charolaise championne du concours. Le bœuf est parti comme l’an passé en direction du Leclerc de Rambouillet.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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