Pour répondre aux ambitions d’autonomie protéique, la production de soja français doit augmenter. Malgré une rentabilité encore fragile, le soja a le potentiel technique pour étendre sa zone de culture aux régions du Nord-Ouest.
La France a affiché l’ambition d’atteindre 250 000 ha de soja en 2025, puis 300 000 en 2030, alors qu’actuellement, la sole moyenne est de 180 000 ha. Pour y arriver, la zone de culture du soja doit s’élargir.
Avec les variétés 000 et 0000, il est possible d'en produire dans le centre et l’ouest. Terres Inovia a suivi, en 2021, des parcelles en Normandie, Pays de la Loire et Centre-Val de Loire.
Les conditions froides et humides du début de cycle ont provoqué d’importantes pertes de pied. « Le soja compense très peu ces pertes », prévient Thomas Méar, de Terres Inovia lors de la présentation de bilan dans le cadre du programme Cap'protéines au Space. « Les conditions de semis doivent être optimales pour préserver cette composante du rendement. » Et la présence d’adventices peut impacter celui-ci. « Dans une parcelle propre, on arrive à une cinquantaine de pieds de soja au mètre carré, pour un rendement de 26 q, partage Thomas Méar. Dans une parcelle très sale, seulement 11 pieds ont levé pour un rendement de 9 q. »
Des rendements en amélioration
En 2021, le remplissage des grains s’est fait en période sèche, ce qui a eu un impact sur le PMG et la teneur en protéines. En sec, le rendement moyen a été de 20 q. Il a atteint les 25 q en irrigué. « Il n’y a pas eu de grande différence entre le sec et l’irrigué car la pluviométrie de 2021 avait été correcte, rappelle Thomas Méar. Il n’y a pas eu, non plus, de différence entre le bio et le conventionnel. »
Mais, avec une moyenne de 22 q, le rendement reste plus faible que la moyenne nationale qui est de 29 q. Pour se donner toutes les chances d’obtenir un bon rendement, il faut vérifier la bonne inoculation des semences. « Si elle n’est pas suffisante, on peut se retrouver avec un rendement divisé par 2 », prévient Thomas Méar. D’autres paramètres jouent également : la qualité et la date de semis, la propreté de la parcelle, la possibilité d’irrigation.
La génétique joue aussi en faveur d’une extension de la zone de culture, avec de plus en plus de variétés dans les précocités 000 et 0000. « L’amélioration variétale a fait gagner, selon les groupes de précocité, entre 2 et 3,6 q en 10 ans, précise Thomas Méar. Sur les séries 000 et 0000, le gain est de 0,36 q/an ». Les teneurs en protéines sont aussi en hausse, avec 0,5 point gagné tous les 10 ans.
Une rentabilité encore faible
Pour étudier l’impact de l’entrée du soja dans des rotations en polyculture et élevage de bovins lait, les équipes de l’Inrae ont simulé différentes rotations et leurs performances technico-économiques. « Du fait de rendements moyens, le soja a un impact négatif sur le produit brut et la marge nette, concède Thomas Méar. Mais, les indicateurs sociaux et environnementaux sont positifs : moins de temps de travail, IFT bas, réduction des émissions de gaz à effet de serre. »
Autre point positif, une demande en hausse pour les tourteaux français (bio, cahier des charges sans OGM…). Le point faible reste économique. « Pour arriver à développer les surfaces, il faudrait un meilleur prix ou des aides plus élevées, reconnaît Thomas Méar. Il faut vraiment un rendement maximum pour que le soja arrive à la marge des autres cultures. »
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