
Qui sont exactement ces « végans », dont la notoriété est prompte à inquiéter les éleveurs quand l’activisme de L214 fait la une des journaux. Lors des dernières journées GTV (1), Emmanuel Thébaud, directeur marketing et communication de Coveto (2), a apporté un éclairage sur cette communauté. Il s’appuie sur une étude récente (2020) de l’Ifop, publiée par FranceAgriMer, analysant les habitudes alimentaires des Français. Sur un vaste échantillon représentatif de consommateurs, 2,2 % déclarent pratiquer un régime sans viande et 0,3 % se définissent comme « végétaliens » ou « végans ». Des chiffres paradoxalement en baisse par rapport à une précédente étude. Emmanuel Thébaud remarque que ces enquêtes peuvent masquer l’engagement végan de certains consommateurs, qui partagent cette philosophie mais ne s’engagent pas totalement dans un mode de vie excluant tout produit d’origine animale, jusqu’à la laine et le cuir.
Conviction radicale
De 1998 à 2018, la proportion de Français se déclarant végétariens a été multipliée par quatre, celle des végans n’a pas évolué : de l’ordre de 1 %. « L’identité végane s’appuie sur le souhait d’abandonner toute forme d’exploitation des animaux (chasse, élevage, apprivoisement) qui serait une source de souffrance inacceptable, note Emmanuel Thébaud. Une conviction radicale, qui conduit aisément au militantisme et à l’activisme. » Il précise pour autant que tous les végans ne sont pas des activistes et que ce mouvement est parcouru de multiples tendances, avec une rupture entre welfaristes, plus modérés, et abolitionnistes, qui visent une interdiction rapide de l’élevage au nom de l’antispécisme (l’idée que l’animal est l’égal de l’homme). L’enquête de 2020 décrit deux profils types de végans : les hypersensibles (en majorité des femmes très jeunes et très sensibles à la cause animale) et les couples militants (un peu plus âgés, au profil plus radical). « Le véganisme apparaît comme une pratique marginale (1 %), adoptée par un public jeune, citadin, éduqué, détaille Emmanuel Thébaud. Difficile d’en prédire le destin : 6 % des Français seraient sensibles à cette éthique. Mais l’activisme des associations véganes dans les médias confère à ce mouvement un statut de fer de lance des revendications vers une alimentation moins carnée et une réforme des méthodes d’élevage. Deux messages qui touchent un public beaucoup plus large. »
(1) Groupement technique vétérinaire. (2) Coopérative des vétérinaires de l’Ouest.
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