Avec la Blanc Bleu et la Rouge des Prés, ils misent sur les grosses carcasses

Chloé et Jérôme Dubourg
Eleveurs à Lohuec (22), Chloé et Jérôme Dubourg ont misé sur deux races, la Rouge des prés et la Blanc Bleu, pour produire à l’herbe des carcasses lourdes et conformées, adaptées à leurs débouchés en boucheries. (©Cécile Julien )

Leurs couleurs détonnent dans les prairies du Centre-Bretagne. Pourtant, c’est avec des Rouge des Prés et des Blanc Bleu que Chloé et Jérôme Dubourg ont trouvé les races qui leur permettent de produire à l’herbe des carcasses lourdes et conformées.

De nombreuses plaques de concours ornent le mur du bureau au Gaec Dubourg. « Avant, elles étaient sur celui de l’étable mais je n’aimais pas les voir s’abîmer ». À entendre les explications de Chloé Dubourg, on comprend vite qu’elle est passionnée par l’élevage. Un intérêt qu’elle partage avec Jérôme, son père et associé au sein du Gaec familial.

Cette passion des concours est multipliée par deux car Chloé et Jérôme Dubourg élèvent deux races, Rouge des Prés et Blanc Bleu. « Cette année, nous avons été sélectionnés dans les deux races pour le salon de l’agriculture. Y être, c’est déjà une victoire, apprécient les éleveurs. Cela nous permet des contacts pour vendre des reproducteurs, rencontrer des bouchers ». Une double participation d’autant plus notable que cela fait peu de temps que Chloé et Jérôme ont monté leur troupeau dans ces races.

Produire des carcasses lourdes à l’herbe

En 2007, Jérôme Dubourg et son frère décident de convertir leur quota laitier en droits vaches allaitantes pour valoriser la cinquantaine d’hectares de prairies permanentes que comprend leur SAU. Les éleveurs connaissent, depuis le début des années 2000, la race Blanc Bleu pour l’utiliser en croisement sur quelques laitières. Ils vont acheter des vaches en Belgique et complètent l’effectif par un troupeau d’une quarantaine de Limousines. « En 2020, on saturait des Limousines, leur caractère ne nous plaisait pas », se souvient Chloé. Les deux éleveurs réfléchissent aux races qui pourraient leur correspondre et répondre à leurs débouchés, pour des carcasses lourdes et de qualité.

Ils décident de constituer un troupeau bicolore, 35 vaches Rouges des prés et autant de Blanc Bleu. « Cet effectif correspond à nos ressources fourragères, explique Chloé. En hiver, les animaux reçoivent 50 % de maïs, 50 % de foin et d’enrubannage. En été, ils auront de l’herbe pâturée ou enrubannée. On a surtout choisi des races qui se complètent bien ». Les Rouges, plus rustiques, arrivent à gérer les périodes avec moins de ressources au pâturage. Les Blanc Bleu fournissent des carcasses très bien conformées. « Les Blanc Bleu s’adaptent aussi à un système extensif et donnent de belles carcasses au pâturage », argumente Chloé.

Les deux éleveurs ont fait le pari, gagnant, de vendre des animaux lourds pour une valorisation locale. « Un boucher qui connaissait la race Rouge des prés, nous prend régulièrement des bêtes, partage la jeune éleveuse. Pour les fêtes, il nous prend aussi des Blanc Bleu pour proposer une viande encore plus haut de gamme. » Par l’intermédiaire d’un marchand, d’autres bêtes, plutôt des vaches, sont valorisées en boucherie. Les mâles sont vendus en JB. Quelques bœufs iront valoriser les parcelles qui bordent la porcherie. Les génisses des deux races, qui ne sont pas gardées pour le renouvellement, sont vendues à d’autres éleveurs.

« On fait vêler un maximum de jeunes bêtes pour profiter du progrès génétique. On fait le tri après le 1e vêlage », explique Chloé. Des mâles sont aussi vendus comme reproducteurs. « Avec nos deux races, nous avons construit un système qui tient la route économiquement », apprécient Chloé et Jérôme. Avec les Rouge des prés, compter dans les 550 Kg de carcasses sur les vaches. Pour les Blanc Bleu, l’élevage sort des animaux dans les 600 kg.

Travailler la génétique

Passionnés de génétique, Chloé et Jérôme la travaillent sur les deux races. « On utilise la génétique pour faire un troupeau qui colle à nos attentes, à notre exploitation, à nos débouchés, partagent-ils. Nous sélectionnons sur les qualités maternelles, pour avoir des vaches rustiques et rentables, qui élèvent un veau par an. »

Tous les animaux sont pointés, pesés, génotypés. En Blanc Bleu, toutes les vaches sont inséminées avec de la génétique belge. Pour les vaches rouges, Chloé et Jérôme ont deux taureaux issus de station, un indexé génisses, l’autre plus axé conformation pour les vaches. Par une maîtrise rigoureuse de la reproduction, ils obtiennent un IVV de 395 jours en Blanc Bleu et de 362 jours en rouge.

Les césariennes ne posent pas problème

Dans la race Blanc Bleu, la sélection sur les formes s’est faite au détriment du bassin. Tous les vêlages se font par césarienne. « Comme c’est prévu, ça se passe bien. On n’a pas tiré avant, il n’y a pas de traumatisme, ni pour la vache, ni pour le veau », assure Chloé Dubourg. Tant qu’il n’y a pas d’adhérence, une vache peut être remise à la reproduction et il n’est pas rare de voir des vaches qui en sont à leur 6e ou 7e césarienne.

Les césariennes se font en respectant le rythme naturel, ce qui favorise la montée en lait. Les éleveurs suivent la température pour déterminer l’approche du vêlage. « La température dépasse les 39°C dans les 15 jours précédant le vêlage. Quand la température repasse en dessous des 39°C, le vêlage aura lieu dans les 24 heures. On vérifie l’ouverture du col et, quand il commence à s’ouvrir, on prévient le vétérinaire », partage Jérôme. En attendant son arrivée, les éleveurs lavent et tondent la vache. Pour travailler dans de bonnes conditions, ils ont aménagé un box spécial césarienne.

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