Inrae du Pin (61) « Dans certaines situations, le pâturage n'est pas synonyme de bien-être »
« Dans certains cas, les vaches seront mieux en bâtiment qu'au pâturage », affirme Lydiane Aubé post-doctorante qui travaille actuellement autour du troupeau Tripl'XL de la ferme expérimentale Inrae du Pin.
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Vaches en bâtiment ou au pâturage, les contextes diffèrent : inutile de les opposer. « Dans certains cas (notamment lors des épisodes de fortes chaleurs et d'ensoleillement), les vaches peuvent être mieux protégées en stabulation. Chaque système a ses avantages et ses inconvénients. La particularité du pâturage est de laisser aux vaches la possibilité d'exprimer leurs comportements naturels », rappelle Lydiane Aubé dont les travaux de recherche autour du bien-être animal se sont greffés au troupeau Tripl'XL à l'Inrae du Pin dans l'Orne.
Évaluer le bien-être au pâturage
La post-doctorante (chaire bien-être animal VetAgro Sup - DGAL et UMR Herbivores Inrae) étudie le comportement du troupeau et son objectif est de créer une grille d'évaluation du bien-être animal dédiée au pâturage. « S'il existe des grilles d'évaluation en bâtiment (notamment le protocole Welfare quality), nous n'avons à l'heure actuelle aucune grille standardisée concernant le pâturage, explique-t-elle. » Cette grille pourra être utilisée pour développer des plans d'amélioration du bien-être en ferme, pour faire des enquêtes à des fins de recherche et aussi pour des programmes de certifications en lien avec les démarches de pâturage.
Le bien-être des vaches se mesure sur quatre grands principes :
- l'alimentation et l'accès à l'eau (souvent ce qui fait défaut au pâturage avec des abreuvoirs en trop faible quantité ou difficilement accessibles), via des mesures de condition corporelle, de propreté des points d'eau, etc. ;
- la santé globale des animaux (prise en compte des blessures éventuelles, ou encore observation des écoulements oculaires) ;
- leur confort (en rapport avec la météo et les données de capteurs tels que les colliers d'activité et thermobolus pour mesurer le niveau de stress thermique) ;
- et leur comportement (vis à vis de l'Homme et au sein du troupeau).
Sélectionner des animaux adaptés au pâturage
Si l'étude nécessite encore la collecte de nombreuses données avant de livrer ses conclusions, Lydiane Aubé confie toutefois qu'il est possible « d'observer à terme des différences de niveau de bien-être entre les trois races présentes ici. On pense notamment à la résistance au stress thermique. »
Au-delà des mesures de bien-être, l'idée serait à termes de pouvoir phénotyper les animaux sur des critères associés à la pratique du pâturage et de les sélectionner sur leur comportement afin d'obtenir des troupeaux les plus adaptés possibles à la conduite d'élevage (par exemple : des animaux plus résistants aux épisodes de fortes chaleurs).
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