L'Institut national de recherche agronomique (Inra) a inauguré mercredi à Laqueuille (Puy-de-Dôme) une infrastructure de recherche unique en Europe dévolue à l'élevage des herbivores en zone de montagne.
Cette plateforme pluridisciplinaire, baptisée Herbipôle, est « un outil de mesure au service de l'élevage du futur », a déclaré le président directeur général de l'Inra, François Houllier. « Aujourd'hui, les habitudes de consommation changent, le rapport à l'animal et à la nature évolue. Il y a des défis économiques, en matière de compétitivité de la filière, des défis environnementaux, sur la contribution de l'élevage aux gaz à effets de serre, et des enjeux également sanitaires à relever », a-t-il souligné.
La nouvelle infrastructure est répartie sur les sites déjà existants de Theix et Laqueuille (Puy-de-Dôme) et de Marcenat (Cantal) respectivement centrés sur les approches fines de biologie de l'animal, les problématiques de bovins et ovins allaitants, ainsi que sur la production et qualité du lait. Au total, 900 bovins et 800 ovins sont désormais rassemblés sur les 1.100 hectares de prairies de l'infrastructure. Son coût s'élève à 16 millions d'euros.
Parmi les nouveaux outils à la disposition des chercheurs figure à Laqueuille une stabulation ultra-moderne, dotée de capteurs sur les auges et les animaux. « Les vaches sont libres de leurs mouvements. A l'aide d'une puce, elles viennent ouvrir une petite porte permettant d'accéder au foin et au regain et de consommer les rations qui leurs sont attribuées. Si le seuil est dépassé, la porte ne s'ouvrira pas », a expliqué Carole Cirié, technicienne de l'Unité expérimentale des Monts d'Auvergne (Uema). Le dispositif permet de « connaître plusieurs paramètres, dont la consommation quotidienne de l'animal et sa vitesse d'ingestion ». A terme, cet « outil ultra performant nous permettra d'identifier des types génétiques de bovins capables de valoriser l'herbe de nos montagnes », a-t-elle dit.
Autre thématique : la production des gaz à effets de serre à travers l'étude des capacités des prairies non retournées à stocker en grande quantité des émissions de carbone. « Depuis 4-5 ans, on essaie de faire la promotion de ce service de régulation climatique de façon à ce que cela puisse être un jour éventuellement reconnu par la société et qu'il puisse y avoir une valorisation du revenu des éleveurs pour ce service rendu dans les prairies qui ne sont pas retournées », a indiqué pour sa part le directeur de recherche Pascal Carrère.
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