Le département de l’Yonne a accueilli tout au long du XXe siècle des éleveurs belges et hollandais. Ils ont apporté leur dynamisme et se sont enracinés dans cette « terre d’accueil ».
Dans l’Yonne, de nombreux noms d’agriculteurs, voire de responsables professionnels, témoignent d’une histoire particulière qui a marqué l’agriculture de ce département. Au début du XXe siècle, alors que la Belgique et la Hollande, trop peuplées par rapport à leur surface agricole disponible, ne pouvaient installer tous leurs agriculteurs, certains d’entre eux ont migré en France. En 1925, les frères Quaak, Pierre, Gilles et Jacques, âgés de 17 à 23 ans, arrivent ainsi à la ferme des Grands Essarts, à Bagneaux. Ils ouvriront la voie à nombre de leurs concitoyens : les Boss, Van Strien, Van der Vekken, Van Kempen, etc.
Commencées à la sortie de la Première Guerre mondiale, les vagues d’immigration se sont amplifiées alors que l’Hexagone connaissait l’exode rural et que ses campagnes, celle de l’Yonne en particulier, proche de Paris, se dépeuplaient. « Encadrées par les services officiels, elles ont été privilégiées en partie par le taux de change favorable de la monnaie hollandaise par rapport au franc », explique le professeur Georges Lecarpentier dans une étude publiée en 1947, intitulée Les Agriculteurs hollandais dans l’Yonne et disponible sur internet. À cette époque, la petite vallée de la Vanne comptait ainsi 68 cultivateurs hollandais.
Apport de nouvelles techniques
Originaire de cette région et passionné par l’histoire de ces pionniers, Jean-Michel Besancenot leur a consacré plusieurs articles dans le bulletin de l’APVV (Les Amis du patrimoine de la vallée de la Vanne).
Collégien à Villeneuve-l’Archevêque, entre Sens et Troyes, l’ancien directeur de la maison de l’élevage de l’Île-de-France se rappelle avoir lui-même côtoyé les enfants de ces migrants. « On les appelait les Hollandais. Avec leurs belles étables et leurs serres, ils suscitaient l’admiration et parfois la jalousie. Socialement, les catholiques se sont intégrés facilement. Les protestants vivaient plus en vase clos, créant leur communauté », se souvient-il.
A la ferme des Grands Essarts à Bagneaux, l’arrivée en 1945 d’un tracteur avec des roues en fer, un Oliver.
Bons cultivateurs, ces migrants ont apporté des techniques nouvelles en matière d’élevage laitier et de maraîchage en particulier. Celles-ci ont été adoptées peu à peu par les agriculteurs locaux. Alors que les migrations se sont taries il y a environ une trentaine d’années, on assiste aujourd’hui à l’installation de la troisième génération des Hollandais.
À lire également l’article de Bernard Hoetjes intitulé « Agriculteurs néerlandais en France », disponible sur internet, et issu de « Être étranger à la campagne » in Études rurales, 1994, n° 135-136, pp. 69-74.
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