 « L’étude phénotypique révèle donc que les primipares ‘fertil -/-’ ont perdu davantage de poids après le vêlage ce qui a entrainé une production laitière et un niveau d’ingestion inférieur à ceux des primipares ‘fertil +/+’. » (© Terre-net Média) |
Pendant la phase de croissance, aucune différence entre les génisses ‘fertil +/+’ et ‘fertil -/-’ n’a été constatée au niveau du poids, du périmètre thoracique ou, plus globalement, de la note d’état corporel.
Par contre, les primipares ‘fertil -/-’ ont perdu davantage de poids que leurs congénères ‘fertil +/+’ au cours des sept semaines qui ont suivi le vêlage, « une différence qui n’est pas expliquée par la différence de poids des veaux à la naissance », soulignait Stéphanie Coyral-Castel de l’Institut de l’élevage.
TP et MS ingérée en baisse
Dans le même temps, les scientifiques ont constaté que la production laitière des ‘fertil -/-’ était inférieure à celle des ‘fertil +/+’. Ils ont également constaté que les TB étaient identiques entre les deux groupes, à l’inverse des TP, inférieurs encore pour les ‘fertil -/-’.
« Enfin, la matière sèche ingérée par les primipares ‘fertil -/-’ est inférieure à celle enregistrée pour les primipares ‘fertil +/+-’ », détaillait la spécialiste de l’Institut de l’élevage.
Difficile de repartir après le vêlage
À l’issue du vêlage, les scientifiques ont suivi les profils de progestérones de manière à déterminer la durée de l’inactivité ovarienne post-partum. Les primipares ‘fertil -/-’ ont là encore peiné à repartir puisque le début de la première phase lutéale est apparue à 29,3 +-3,5 jpp, contre 20,7 +-1,2 jpp pour les primipares ‘fertil +/+’.
En outre, l’intensité moyenne de l’œstrus a été plus forte pour les primipares ‘fertil -/-’ (712 +-39 points vs. 659 +-29 points), de même que la durée (17h34 +-0h41 vs. 16h19 +-0h35). « Nous avons constaté que 65 % des premières ovulations post-partum des primipares ‘fertil +/+’ n’avaient pas été accompagnées d’un comportement de chaleur, contre 72 % pour les primipares ‘fertil -/-’ », détaillait Stéphanie Coyral-Castel.
Réussite à l’IA1 supérieure pour les ‘fertil +/+’
L’âge des génisses à la mise à la reproduction a été de 18,6 mois pour les femelles ‘fertil +/+’ contre 17,9 mois pour les femelles ‘fertil -/-’, sans pour autant que l’intervalle vêlage-IA1 soit différent. Les génisses ‘fertil +/+’ ont globalement une réussite à l’IA1 supérieure aux génisses ‘fertil -/-’, mais sans être statistiquement significative. « En revanche, les ‘fertil +/+’ ont un taux de réussite à 35 jours après l’IA1 significativement supérieur à celui des ‘fertil -/-’ avec une tendance retrouvée à 90 jours après l’IA1. »
Ecarts de réponse
L'étude phénotypique révèle donc que les primipares ‘fertil -/-’ ont perdu davantage de poids après le vêlage ce qui a entrainé une production laitière et un niveau d’ingestion inférieur à ceux des primipares ‘fertil +/+’. « Ces écarts de réponse pourraient explique l’allongement de l’inactivité ovarienne observée chez les ‘fertil -/-’ et leur plus faible taux de réussite en IA1. Mais nous n’avons pas mis en évidence de différence dans le fonctionnement ovarien au cours du cycle précédent. Il faut donc aller chercher ailleurs les explications, peut être dans l’analyse des bilans énergétiques, actuellement en cours », concluait la spécialiste de l’Institut de l’élevage.
Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr.
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