
Idéalement, la structure d’une ration porc bio équilibrée doit contenir des matières premières disponibles sur les exploitations, en région ou en proche région.
« En bio, sur une rotation de 4 à 5 ans, on peut produire entre 65 et 75% de blé, orge et certaines céréales secondaires comme le seigle, le sorgho ou le triticale », explique Jean-Charles Cizeron, PDG de Cizeron Bio, une entreprise de fabrication d’aliments bio pour les filières filières porcs, volailles et bovins. Ces céréales sont alors utilisées comme principale source d’énergie, entre 65% maximum pour les charcutiers et jusqu’à 75% maximum pour les truies. Pour ces dernières, il est d’ailleurs préférable d’utiliser deux ou plusieurs céréales différentes. Les fibres issues de céréales, produits et sous-produits vont alors aider à l’assimilation, au transit et à l’encombrement de la ration.
Une rotation théorique pourrait donc être en année 1, un assolement de maïs, soja ou tournesol de 43%, 25% de blé en année 2, 22% d’orge en année 3 et 10% de pois ou féverole en année 4. Puis repartir sur la rotation suivante : lentilles ou pois (16%, année 1), blé ou orge (28%, année 2), orge (28%, année 3), épeautre ou engrain (24%, année 4) et lin (2%, année 5).
Entre 0,65 et 0,72
« Ce qui est important, c’est surtout le rapport lysine D / Energie nette », poursuit le responsable technique de l’entreprise, s’appuyant sur des travaux menés par l’ITP sur la station de Villefranche-sur-Rouergue (Tableaux ci-dessous).
Ces derniers ont notamment permis de montrer que pour un indice de consommation d’environ 3,10-3,11, le rapport Lysine D/Energie nette doit être supérieur ou égal à 0,65. En effet, s’il est inférieur, la vitesse de croissance diminue et d’adiposité corporelle augmente. En d’autres termes, plus on monte en concentration, moins l’impact est important sur l’indice de consommation. « Il faut viser un rapport Lysine D/Energie nette entre 0,65 et 0,72 et diversifier les matières premières. Pour sécuriser l’alimentation, il est préférable d’utiliser de l’orge, du blé ou du son de blé. Car plus on a de concentrés dans la ration, moins on a de qualité de carcasse » poursuit-il.
Eviter l’excès de protéines
« Cela montre que plus on concentre la ration en protéines, plus elle est couteuse, donc plus on gaspille et plus on détériore les résultats techniques avec cet excès de protéines. Nous avons démarré avec des références porcines traditionnelles que nous avons adapté en nous appuyant sur les résultats des élevages qui travaillaient avec nous » poursuit le PDG de Cizeron Bio. « Aujourd’hui, il est important de démultiplier le nombre de terroirs pour avoir ainsi un produit multi-céréales adapté à la production de porcs bio. L’éleveur doit prendre le bénéfice de chaque matière première pour garantir le résultat économique de son atelier. Cela doit se faire en intelligence avec les groupements de producteurs de céréales car aujourd’hui, le développement du marché bio doit inciter les élevages à être toujours plus performants. »![]() |
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