Les secrets autour de l'Automatic Milking Rotary System se dévoilent peu à peu. Après le quart de plateforme robotisée présenté à Eurotier, DeLaval ouvre les portes de la ferme pilote qui le teste depuis un an.
LE SOIN PRIS PAR DELAVAL POUR COMMUNIQUER SUR SA DERNIÈRE INNOVATION, l'AMR (Automatic Milking Roto), en dit long sur son caractère stratégique. Nul doute qu'elle révolutionnera la traite des grands troupeaux version roto en lui ouvrant la porte de la robotisation. En novembre dernier, au salon allemand Eurotier, le groupe n'en avait dévoilé que le bout du nez : un quart de roto avec des bras robotisés.
La campagne de communication est passée à la phase numéro 2 avec l'organisation d'un voyage pour quarante journalistes de la presse agricole mondiale, dont L'Éleveur laitier. Direction la ferme de Karin et Stephen Löwenborg, à Odensviholm, à 260 km au sud-ouest de Stockholm (Suède).
Quand DeLaval leur a proposé de tester leur prototype, le couple a sauté sur l'occasion. Il faut dire que traire trois fois par jour trois cents rouges suédoises dans un roto intérieur de vingt-quatre postes devenait trop pénible pour les salariés qui s'y relayaient. Depuis la mise en route de l'AMR en mars 2010, le troupeau qui a grossi de cent laitières est revenu à une traite biquotidienne.
Mais surtout, un seul salarié suffit désormais. Sa tâche : pousser dans le parc d'attente, équipé d'un chien électrique, les 415 vaches réparties en quatre groupes… et être en alerte en cas de souci. Pour la traite, place aux seuls bras robotisés pendant cinq heures matin et soir, au rythme de 90 vaches à l'heure. Les deux premiers lavent les trayons. D'abord les deux proches de la rive intérieure de la plate-forme, puis les plus éloignés. Les deux bras suivants branchent les gobelets, deux à deux… à la différence du VMS. Pour cela, il dispose d'une tête particulière et les gobelets sont en acier inoxydable aimanté. Le branchement se fait en premier sur les deux trayons arrière, puis ceux de l'avant. Chaque bras dispose de 35 secondes maximum pour opérer, plate-forme arrêtée.
Pour des troupeaux de 300 à 800 animaux
Mais, en moyenne, 15 s leur suffisent, le temps donc entre deux vaches rentrées dans le roto. Comme sur le VMS, la traite s'opère quartier par quartier avec décrochage automatique. Si une vache se décroche accidentellement, elle retourne en parc d'attente pour repasser dans le roto et finir de traire le quartier non vidé. « À terme, elle devrait faire un second tour, sans repasser dans le parc d'attente », explique-t-on chez Delaval. En fin de traite, un cinquième bras pulvérise le produit de trempage. Cela avant que les gobelets ne soient lavés automatiquement et qu'un jet d'eau nettoie le sol avant l'arrivée d'une nouvelle vache.
Pendant la traite, la conductivité et la présence de sang sont mesurées. Mais il n'y a pas encore, comme sur le VMS, l'option compteur de cellules individuelles. Des travaux sont aussi en cours pour y adapter le Herd Navigator Delaval. L'AMR offre la possibilité de débrayer les bras robotisés pour traire manuellement. Elle est utilisée chez les Löwemborg pour le dernier des quatre lots.
On y trouve 25 VL dont le pis est trop problématique pour que deux gobelets se posent en moins de 35 secondes. En attendant de disposer d'une possibilité de dévier le lait de certaines vaches (DeLaval y travaille pour sa version commerciale) quinze fraîches vêlées, vaches à cellules ou malades sont ici traites à part… à l'ancienne, à l'attache. Développé pour traire deux ou trois fois par jour trois cents à huit cents vaches, l'AMR est testé en traite volontaire en Australie, là où s'est faite la première vente. On ne saura pas son prix.
Questionné sur ce point, le numéro 2 du groupe, Andrew Turner, répond « qu'il sera compétitif »… Un peu court. Doit-on comprendre qu'il se situera entre celui de 4 à 8 VMS (0,45 à 0,9 M€), nécessaires pour traire presque autant de vaches ? Mystère à lever avec celui du coût d'utilisation, notamment la consommation électrique du moteur (bientôt deux) qui assure l'entraînement discontinu de la plate-forme.
JEAN-MICHEL VOCORET
La tête du bras en charge de brancher les gobelets est très différente du VMS. Par souci de rapidité, elle les prend deux par deux, ces derniers étant réalisés en acier inoxydable aimanté. Peu de chances a priori pour que cette technologie soit adaptée à la station VMS où la vache a plus d'espace pour bouger mais avec le risque, avec deux gobelets plus encombrants, de les voir se décrocher.
Les deux premiers bras lavent les trayons. D'abord les deux proches de la rive intérieure, puis les plus éloignés. Les deux bras suivants branchent les gobelets, en commençant par les quartiers arrière. Chaque bras dispose au maximum de 35 secondes pour opérer, plate-forme arrêtée. En moyenne, 15 secondes suffisent. Comme sur un VMS, la traite se fait quartier par quartier.
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