La digestibilité des fibres passée au crible

FRUIT DE PLUS DE QUATRE ANS DE TRAVAIL DE SON DÉPARTEMENT recherche et développement, Provimi propose, depuis 2010, un nouveau critère analytique de rationnement : la digestibilité ou dégradation du NDF. Traduisez de l'ensemble fibres et hémicellulose. Dans un premier temps, pour les rations à base d'ensilage de maïs.

Quel est l'intérêt de ce critère ? Réponse de Jacques Eouzan, directeur du service ruminant chez Provimi Firme service :

« Parce que derrière la quantité de NDF dégradée dans le rumen, il y a de l'énergie type “cellulose” disponible pour les bactéries utilisées pour la synthèse du lait ou la fabrication des précurseurs des acides gras courts du TB.

Elle traduit aussi la capacité du fourrage à être ingéré et ruminé. On sait qu'une augmentation du taux de NDF pénalise la matière sèche ingérée. Si, de surcroît, ce NDF est peu digestible, le phénomène s'aggrave. »

Selon Provimi, l'idéal est un ensilage de maïs avec une dNDF entre 58 et 60 %. « En deçà de 55 %, il y a un risque réel de manque d'ingestion et de mauvaise valorisation de la ration. Au-delà de 63 %, on est en présence de maïs très digestible, peu structuré, et donc potentiellement acidogène. »

Les 1 300 analyses, réalisées en octobre et novembre 2010 par Provimi, ont révélé une valeur moyenne de 57 %, en baisse de 5 % par rapport à 2009.

« Cela n'a pas été neutre dans certains cas sur les performances des démarrages de lactation », note Jacques Eouzan. En effet, derrière cette valeur moyenne se cache une grande variabilité, avec près de 40 % des résultats inférieurs au seuil souhaité de 56 % de dNDF.

Pour corriger ces maïs à dNDF trop faible, Provimi propose deux parades : apporter d'autres sources de NDF plus digestible via de l'énergie type parois (pulpes, coques de soja, luzerne), ou jouer sur des additifs nutritionnels améliorant la dégradation de la fibre dans le rumen par leur action sur la flore… comme ses levures vivantes ou sa spécialité Cap Amaferm (extrait de cultures de champignons).