
Pas facile de rendre des comptes aux fourmis.
Elle était douce l'époque de la berceuse baratineuse, celle où l'on confondait politique et illusionniste. Mais patatras : le capitalisme moral du petit Nicolas n'existe pas. Et que penser du délire à la Hollande qui veut nous rendre les moyens de rêver. La poudre aux yeux ne peut plus faire recette. Le triste quotidien du surendetté frappe désormais les gouvernements, les États, le monde. Le frémissement est palpable. En marge des partis, les « Indignés » se manifestent. Des petites mains qui bossent, qui peinent à vivre mais qui sont sûrs d'une chose : ce sont eux qui vont payer pour que la mécanique grippée par des irresponsables nantis redémarre. Une démarche marginale assez proche des débuts de l'Apli, a priori aussi folle que l'idée de la grève du lait. Mais qui sait ?
Blaise Pascal, au XVIIe siècle, disait : « Il faut savoir jusqu'où on peut aller trop loin. » Une philosophie d'une effrayante actualité, pathétiquement illustrée par les tribulations de la braguette de DSK. Cet ex-grand argentier de la planète ordonnant, sans complexes, aux Grecques de se serrer la ceinture alors que de toute évidence, seules ne l'intéresse que ce qu'il y a en dessous !
« Il aurait dû savoir jusqu'où on peut aller trop loin. » Le plus fou, c'est l'hystérie collective. Tous les grands de ce monde picoraient dans les mains de chef d'États respectables jusqu'au printemps arabe. Avec les soulèvements populaires, en un tour de passe-passe diplomatique, les gentils d'hier deviennent d'affreux dictateurs à éliminer. Kadhafi encore tiède, pour aider l'installation d'une démocratie à coup sûr islamique, on puise des fonds dans des caisses… vides ! Au même moment, Bruxelles veut cesser l'aide alimentaire sur le sol européen. Les plus fragiles, qui subissent une crise dont ils ne sont en rien responsables, vont trinquer. Il est passé où le petit point de croissance du petit Nicolas 2007 qui devait nous aider à vivre harmonieusement ? Dans les paradis fiscaux sous la dictature de l'argent ? Vous savez, là où il n'y aura jamais ni mirages ni Charles de Gaulle. « Il faut savoir jusqu'où on peut aller trop loin ! »
Descendons d'un étage. La région, le département, la commune. Petite histoire locale. Une petite communauté de communes, là où on se rassemble pour mettre les moyens en commun. Une bourgade assez bien pourvue en infrastructures, autour de bleds ruraux et de maires « rurbains » qui n'ont d'autres ambitions que de se faire mousser. Alors, pour satisfaire son ego, à la communauté, chacun y va de son projet. Résultat, trois gymnases-cathédrales dans trois villages qui se touchent et limitrophes de la petite ville déjà pourvue ! 2,2 M€ d'aides du conseil général auquel viennent s'ajouter la région et l'État. Si, avec ça, on n'arrive pas à sortir un futur Tony Parker des campagnes, c'est à désespérer ! Les frais de maintenance, d'entretien ? Chut ! C'est un secret de contribuables à voir plus tard. Trente ans que les élus de cette zone refoulent un projet de zone artisanale et industriel au bord de l'autoroute existante. Des maires clientélistes qui savent proposer aux jeunes de mouiller le maillot dans le sport, mais surtout pas de solution pour, demain, retrousser les manches et suer dans le travail. « Il faut savoir jusqu'où on peut aller trop loin ! »
Plus triste encore, ce lycée contraint par la loi de nourrir ses jeunes têtes avec des menus un peu bio. Une occasion rêvée pour le maire en place, champion en cumul de mandats d'encourager les circuits courts. De quoi satisfaire tout le monde. Oui mais, au même moment en coulisses, on donne le feu vert à un fast-food. Résultat : à l'heure de la cantine, pépettes en zupettes et loulous à casquettes s'éclipsent au McDo. Ça, c'est du sport ! « Il faut savoir jusqu'où on peut aller trop loin. »
ÉRIC CROUHY
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