Des essais réalisés en Bretagne montrent que l'on augmente le rendement du RGA-TB en le semant avec de l'avoine, tout en réduisant le salissement.
SI LES PRAIRIES ASSOCIANT RGA ET TB ONT FAIT LEURS PREUVES depuis longtemps pour alimenter les bovins, on peut leur reprocher un rendement limité en première année, du fait de l'absence de fertilisation. Elles se révèlent aussi assez sensibles aux adventices. Pour remédier à ces inconvénients, les chambres d'agriculture de Bretagne se sont interrogées sur l'opportunité de semer une autre espèce dès l'implantation. Des essais ont été conduits à la station expérimentale de Mauron (Morbihan) avec de l'avoine et du trèfle incarnat, séparément ou en mélange. « Nous voulions une plante compagne à développement rapide pour améliorer le rendement et réduire le salissement. Il fallait des espèces non pérennes pour que le ray-grass-trèfle blanc reprenne ensuite le dessus », explique Daniel Le Pichon, responsable de la station.
L'AVOINE N'EST PLUS VISIBLE AU TROISIÈME CYCLE
L'essai a été conduit durant deux ans sur des prairies semées à l'automne après du maïs, suivant quatre modalités. Dans tous les cas, il a été semé 25 kg de ray-grass anglais et 5 kg de trèfle blanc. Y ont été ajoutés 60 kg d'avoine, ou 6 kg de trèfle incarnat, ou 30 kg d'avoine et 5 kg de trèfle incarnat. Dans cette région séchante, les semis ont été réalisés fin septembre et début octobre pour démarrer le pâturage au printemps suivant. Il n'y a pas eu de désherbage.
« Nous avons mesuré les hauteurs d'herbe à l'herbomètre à l'entrée et à la sortie des animaux. Pour le premier cycle, nous avons aussi utilisé une motofaucheuse pour tenir compte des différences de densité entre les parcelles », précise-t-il.
Que ce soit avec de l'avoine ou du trèfle incarnat, l'effet est très net sur la réduction des adventices. En termes de rendement, l'avantage de l'avoine est frappant puisqu'il progresse de 40 % sur l'année. La biomasse présente est beaucoup plus importante. Le trèfle incarnat permet lui aussi d'augmenter le rendement, mais dans une moindre mesure (15%).
C'est sur le premier cycle de pâturage que l'écart est observé. Car ces deux espèces disparaissent assez rapidement pour ne plus être visibles dès le troisième cycle.
UNE TENEUR EN MAT UN PEU PLUS FAIBLE
Sur le plan nutritionnel, l'ajout de trèfle incarnat ne modifie pas la valeur de la prairie. En revanche, l'avoine a une teneur en MAT plus faible (- 15 % au premier cycle). « Pour pouvoir comparer sans le biais des conditions pédo-climatiques, nous avons fait pâturer toutes les parcelles au même moment, explique Daniel Le Pichon. Pour optimiser la valorisation de l'association avec de l'avoine, il aurait fallu pâturer plus tôt. »
La comparaison des parcelles en deuxième année ne révèle aucune différence. Si le taux de trèfle blanc est un peu plus faible avec de l'avoine en fin de première année, tout rentre dans l'ordre l'année suivante.
Dans le même esprit, un autre essai va démarrer avec une association de ray-grass-trèfle blanc et luzerne. À suivre.
PASCALE LE CANN
L'avoine couvre rapidement le sol et empêche le développement des adventices.
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