« Hier, une quinzaine d’éleveurs n’ont pas pu être collectés en raison des inondations » estime Clément Cuvillier, éleveur dans le Pas-de-Calais et secrétaire général adjoint de la FDSEA 62. « Et ce chiffre pourrait bien augmenter » poursuit le syndicaliste. « Les laiteries sont volontaires, elles envoient des petits camions, mais quand l’eau barre la route, il n’y a rien à faire ».
Le lait ne pouvant rester dans le tank plus de 72 h, certains éleveurs ont été contraints de jeter leur production. « Il faudra voir comment ils pourront être indemnisés, mais quoi qu’il en soit, c’est beaucoup de travail qui part en fumée… », insiste Clément Cuvillier.
Des animaux déplacés
D’autant que l’eau n’affecte pas que la collecte. « Il y a actuellement une centaine d’animaux qui ont été bougés ». Sans évoquer les bêtes mises en pâtures, et celles qui ne sont pas rentrées sur leurs exploitations d’origine depuis la dernière crue. « Au total, il y a une petite dizaine d’agriculteurs qui ont dû faire appel à la solidarité entre voisins, souvent pour des petits groupes d’animaux ».
« Nous avons essayé de faire les choses bien, conjointement avec le GDS pour ne pas faire pire que mieux », insiste l’éleveur, mais des craintes demeurent sur l’aspect sanitaire. « Ça n’est jamais bon d’avoir des animaux qui ont eu les pattes dans l’eau… ».
Des aides insuffisantes
Si des aides de l’État ont été annoncés à l’issue du mois de novembre à destination des éleveurs impactés, Clément Cuvillier les juge insuffisantes. « Nous sommes de l’ordre de 5 000 € par exploitation. C’est dérisoire par rapport aux coûts engendrés ».
« Nous avons eu dans les 2 000 mm, sur des secteurs qui en reçoivent généralement 1 000 ou 1 200. C’est presque deux années de pluies en une, et le tout concentré sur la fin d’année », insiste l’éleveur.
La FDSEA 62 avait estimé les dégâts des inondations de novembre à 50 millions d’euros pour le secteur agricole, et près de la moitié des pertes concernait alors l’élevage laitier. Fourrage, collecte perdue, matériel abîmé… « Les frais montent très vite. Un silo de perdu, c’est plusieurs milliers d’euros qui s’envolent, sans parler des frais annexes qui sont rarement assurés. On ne compte plus les ponts de champs à refaire, les dalles béton qui perdent en stabilité car les sols ont bougé, les chemins d’accès qui ne sont plus en état… », explique l’éleveur, qui craint que la dernière montée des eaux vienne encore alourdir l’ardoise…
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