Le Parlement a définitivement adopté lundi un texte contre les conflits de voisinage, notamment entre agriculteurs et néo-ruraux qui s'installent à proximité de certaines exploitations. (Article mis à jour à 18h)
Après une large adoption au Sénat, c'est l'Assemblée nationale qui a donné le dernier feu vert, en adoptant par 46 voix contre 7 le texte de la députée Renaissance Nicole Le Peih (Morbihan), agricultrice de formation. Le texte entend répondre à la multiplication des contentieux, quand de nouveaux arrivants se plaignent des bruits ou des émanations des exploitations voisines, notamment des animaux.
« Si l'on choisit la campagne, on doit l'accepter telle qu'elle est, avec ceux qui la font vivre », a soutenu au Sénat le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, soulignant que la loi « a vocation à s'appliquer à toutes les relations de voisinage » « Les voisins des villes sont tout aussi concernés que les voisins des champs », a-t-il insisté, même si le monde agricole est le premier visé.
La proposition de loi inscrit dans le code civil le principe d'une responsabilité fondée sur les « troubles anormaux de voisinage ». Cette notion existait déjà dans la jurisprudence mais n'était pas codifiée.
Et une exception sera prévue à cette nouvelle responsabilité civile : lorsque le trouble découle d'activités préexistantes à l'installation de la personne plaignante.
« Il s'agit pour nous d'être à l'écoute de l'ensemble de nos territoires et d'entendre les préoccupations légitimes des exploitants agricoles », a argué la députée Nicole Le Peih lorsque les parlementaires se sont réunis en commission mixte paritaire (sept sénateurs et sept députés) pour aboutir à la version commune soumise au vote lundi.
« Parfois, les néo-ruraux ne se rendent pas compte que la campagne est un lieu d'activités qui doivent pouvoir être exercées », a également expliqué la sénatrice Françoise Gatel (UDI), rapporteure à la chambre haute.
Autre demande du monde agricole : le trouble anormal de voisinage ne sera pas caractérisé dans le cas où les activités résultent d'une mise aux normes postérieure à l'installation de la personne s'estimant lésée, ou qu'il n'est pas constaté de « modification substantielle de leur nature ou de leur intensité ». « Par exemple, lorsqu'un éleveur de poules pondeuses est contraint de passer d'un élevage en batterie à un élevage en plein air, son activité doit évoluer de manière importante mais ne pourra pas constituer de trouble », a détaillé Françoise Gatel.
Les refus de dossiers de financement se multiplient dans les concessions agricoles
Un grand concessionnaire agricole met aux enchères son stock d’occasion
Viande bovine : + 8 % en rayon, contre + 34 % payés aux producteurs
Le drenchage, la solution pour réactiver le rumen
Le lait sur le marché Spot ne vaut presque plus rien
Les systèmes robot de traite redeviennent plus compétitifs que les salles de traite
L'UE promet de mieux contrôler ses importations agricoles
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »
L’huile de palme est à manier avec précaution
« Certes tout n’est pas tout beau tout rose, mais il faut positiver ! »