Malgré la contestation, Stéphane Le Foll maintient son cap

Malgré la contestation, Stéphane Le Foll maintient son cap

Le ministre de l’Agriculture se devait de réagir à la forte mobilisation des agriculteurs de la Fnsea et de JA du 16 janvier contre la pression environnementale. Il l’a fait en rappelant le cap qu’il a pris pour concilier « exigences européennes, objectifs écologiques et intérêt des agriculteurs ». Un cap qu’il compte maintenir.

Directive nitrates
Pour justifier son cap environnemental, Stéphane Le Foll a rappelé que si 1.440 communes ont été ajoutées à la liste des quelques 18.400 déjà concernées par la directive Nitrates,  617 communes ont été déclassées.
 (© Terre-net Média)
Stéphane Le Foll considère que la politique environnementale qu’il conduit avec Delphine Batho constitue le meilleur compromis pour à la fois satisfaire les exigences de Bruxelles, répondre aux objectifs écologiques et aux intérêts des agriculteurs.

« La France est tenue de se conformer aux exigences communautaires dans le cadre de la directive "Nitrates" », les sanctions financières encourues seraient très lourdes pour le budget national en cas de manquement, explique le ministre de l’Agriculture dans un communiqué.

Stéphane Le Foll et Delphine Batho ont aussi rappelé que si 1.440 communes ont été ajoutées à la liste des quelques 18.400 déjà concernées, « 617 communes ont été déclassées au vu de l’amélioration de la qualité des eaux superficielles et souterraines, traduisant les efforts réalisés par les agriculteurs dans la maîtrise des pollutions azotées. » 

Nouvelle phase de concertation fin janvier 2013

Pour les ministres, l’année 2013 sera consacrée à compléter le programme d’actions national et à élaborer les programmes d’actions régionaux applicables en zones vulnérables. Une nouvelle phase de concertation avec les professionnels sera engagée dès la fin du mois.

Cette concertation devrait rester dans la ligne directrice de "Produire autrement". Dans ce cadre, « un plan Énergie méthanisation autonomie azote serait présenté au printemps, en lien avec le plan national biogaz visant à développer la production de biogaz dans les régions d’élevage ». Pour le ministre de l’Agriculture, « ce plan permettra de valoriser une diminution de la concentration d’azote dans les milieux aquatiques par la valorisation des effluents d’élevage et en remplacement de l’azote minéral (chimique) jusqu’alors utilisé ».

Mais pour les céréaliers Frsea et JA d’Ile-de-France, la réponse de Stéphane Le Foll est une nouvelle provocation. « Alors qu’on aurait pu s’attendre de la part du ministre de l’Agriculture à un minimum de compréhension et de connaissance de cette problématique, Stéphane Le Foll s’est contenté de déclarations politiciennes et dénuées de toute réalité en pointant du doigt la Fnsea du 77 (Seine-et-Marne) et en ajoutant "Christian Jacob, Jean-François Copé, je ne sais pas s’il y a un lien" », expliquent les agriculteurs franciliens dans un communiqué.

« Faut-il rappeler au ministre de l’Agriculture que c’est l’ensemble des agriculteurs français qui sont soumis aux excès des normes environnementales », poursuivent-ils.

« Face à ce mépris et à ce manque de discernement, Monsieur le Ministre, nous devons nous répéter : revenons au bon sens paysan, laissez-nous produire… ou bien démissionnez ! »

Stéphane Le Foll soutenu par les éleveurs de l'Apli

Les éleveurs de l’Apli et de l’Office du lait, eux, ont un regard tout autre, et n’ont pas remarqué d’interruption de dialogue entre le monde paysan et le ministre. « L’Apli nationale et l’Office du Lait Nationale, tiennent à assurer de leur soutien le ministre Stéphane Le Foll, pour son approche des problèmes de l’élevage français, du secteur laitier en particulier. »

Les éleveurs emmenés par André Lefranc et Paul de Montvalon critiquent surtout « les revendications électoralistes de la Fnsea, en cette période où l’élevage laitier se meurt inexorablement sur tout le territoire ».

Si toutes les instances représentatives syndicales appellent toutes à l’unité des agriculteurs et craignent une certaine division entre céréaliers et éleveurs, force est de constater que cette unité reste très fragile à l’approche des élections Chambres d’agriculture.

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