PARIS (France), 18 juil 2013 (AFP) - La mission sénatoriale sur la filière viande préconise de renforcer les contrôles en France et au sein de l'Europe pour lutter contre les fraudes dans le secteur industriel et d'interdire les prix cassés pour soutenir les éleveurs.
Créée après le scandale des lasagnes au cheval, en février 2013, pour « mieux comprendre les mécanismes à l'œuvre » dans ce domaine, la mission d'information a émis jeudi une quarantaine de propositions adoptées la veille par le Sénat, après quatre mois de travaux qui ont fait apparaître, selon ses responsables, « un modèle économique dans l'impasse » et « un déclin sans précédent » de la filière.
Si « le constat sanitaire est rassurant et satisfaisant » avec un contrôle maîtrisé de l'élevage à l'abattoir, les principaux défis portent sur « l'industrialisation du secteur et la multiplication des intermédiaires qui diluent les responsabilités », a avancé la rapporteure de la mission Sylvie Goy-Chavent (Ain, UDI-UC). « Tricher est une tentation constante », a-t-elle asséné : « Le symbole de cette évolution est le minerai de viande dont les consommateurs ont découvert l'existence » l'hiver dernier à la faveur de la tromperie sur la viande contenue dans certains plats préparés.
Il faut donc « renforcer les effectifs des services de contrôle » relevant des pouvoirs publics tels la répression des fraudes (DGCCRF) et la Direction générale de l'alimentation (DGAL) qui ont perdu quelque 500 postes au cours des dernières années selon elle : « Pour nos interlocuteurs, il conviendrait de revenir aux effectifs de 2008 pour tous les services de l'État présents sur les sites », a poursuivi Sylvie Goy-Chavent.
Dans l'optique de renforcer les contrôles et la transparence, les sénateurs, comme les députés la semaine dernière, recommandent « l'étiquetage obligatoire » des viandes, brutes ou transformées, pour en préciser le pays d'origine. « Les personnels doivent pouvoir mener des vérifications périodiques et surtout impromptues dans les entreprises pour en vérifier les frigo », a renchéri la présidente de la mission Bernadette Bourzai (Corrèze, PS) posant les limites à « l'auto-contrôle » historiquement revendiqué par l'industrie agroalimentaire.
La mission suggère par ailleurs de mettre de l'ordre dans le monde des « traders » en viande, en créant « un dispositif d'agrément européen pour les activités de négoce ». « Aujourd'hui n'importe qui peut s'installer comme trader. Or qui dit agrément dit aussi possibilité de le perdre », a souligné la rapporteure.
« C'est une filière qui souffre, faute d'avoir investi suffisamment pour se moderniser », a estimé la rapporteure citant une « perte de production de 15 à 25 % en dix ans » selon les secteurs. Pour arrêter cette hémorragie, la mission propose « d'interdire les prix cassés » qui reviennent pour les éleveurs à vendre à perte alors que les coûts grimpent.
Selon la mission, la France produit 2 millions de porcs en moins depuis le début des années 2000 alors que 44 % des poulets consommés sont importés (contre 8 % en 1990). Le troupeau de bovin a baissé de 20 % en 20 ans et celui des ovins de 31 %.
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