 La filière porcine;: des milliers d'emplois en jeu . (© Terre-net Net Média)
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En payant depuis des années des roumains, des polonais ou des ukrainiens quelques euros de l’heure, les abatteurs parviennent à réduire de 5 cents le
coût de transformation par kilo de carcasse «
ce qui est suffisant pour délocaliser la filière porcine », assure Pierre Halliez, directeur du Sniv (1).
Les danois ont opté pour le naissage, laissant l’engraissement des porcs aux régions d’abattages à bas coûts en Allemagne et dans les Pays Bas. Mais pour les éleveurs français, c’est carrément la filière qui est menacée de délocalisation et par conséquent de disparition car l’élevage est concentré à l’ouest, loin des bassins d’abattages. Faute d’être compétitive, elle est menacée de disparition dans un proche avenir si rien n’est entrepris.
L'industrie de la viande dénoncée dans les années 1990
La plainte de la filière porcine déposée auprès de la commission européenne, jeudi 13 janvier, vise à obliger la Commission européenne à examiner un problème de distorsion qu’elle a toujours mis de coté. Elle dénonce l’interprétation de deux directives européennes, faite par l’Allemagne, relative au personnel détaché et aux travailleurs intérimaires. Les allemands considèrent que le personnel des abattoirs d’origine étrangère est du personnel détaché, tandis que dans les faits il s’agirait, selon la filière porcine, de personnels intérimaires missionnés par des entreprises de travail d’intérim. Les premiers ne sont soumis à aucun lien de subordination tandis que les derniers sont assimilés à des salariés subordonnés à leur patron.
Blm favorable à la constitution d’un Ghn pour le porc
Bruno Le Maire (Blm), ministre de l’Agriculture, a aussi décidé de porter les difficultés de la filière porcine à Bruxelles car elles ne peuvent pas toutes être résolues à l’échelle nationale. Il a proposé mercredi 12 janvier dernier, la création d’un Groupe de haut niveau (Ghn) pour le porc sur le même modèle que celui du lait. Pour en savoir plus sur ce sujet, cliquer sur le lien ci-dessous.
Le projet de Ghn est déjà soutenu par la Belgique et la Slovénie.
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Par ailleurs, les détachés bénéficieraient du régime social de leur pays d’origine tandis que les intérimaires sont payés aux mêmes tarifs horaires que les allemands qu’ils remplacent. La distorsion reprochée a été d’autant plus facile à mettre en oeuvre que l’accord collectif de l’industrie de la viande a été dénoncé dans les années 1990. Et il n’existe pas de salaire minimum.
Eleveurs et abatteurs unis pour la cause associés soulèvent concrètement les conséquences de l’application de la directive Bolkestein que les français se sont refusé de mettre en oeuvre.
La filière porcine a des raisons « d’être optimiste sur la suite qui sera donnée à sa démarche dans la mesure où d’autres états rejoignent sa position », estime Pierre Halliez.. Et en Allemagne, l’application de ces règles sociales conduit à de moindres rentrées fiscales et sociales dont le gouvernement fédéral pourrait ne pas accepter de s’en passer encore très longtemps.
Affaire de la dioxine en Allemagne: la Fnp redoute des répercutions sur la marché français
La crise sanitaire à la dioxine fait réagir la Fnp et son président, Michel Serres. Elle est l’occasion de valoriser la production de porcs et de viande porcine françaises en vulgarisant le label « VPF » (viande de porc français) et en appliquant l’accord mentionnant l’origine de la viande commercialisée et transformée auquel est parvenue à s’entendre la filière. Par ailleurs, l’effondrement des cours du porc sur le marché allemand pourrait conduire par ricochet, au recul du marché français en raison de l’abondance de viande disponible mise sur le marché à faible prix. Elle pourrait concurrencer le marché le porc français.
Pour en savoir plus, cliquez sur : Dioxine - Plus de 900 exploitations fermées en Allemagne et
La nouvelle affaire de la dioxine - La France n’est pas épargnée
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