A Laval, fin du mouvement des producteurs de lait

A Laval, fin du mouvement des producteurs de lait

Des éleveurs laitiers, qui occupaient depuis mardi un rond-point à Laval, près du siège du groupe laitier Lactalis, ont décidé de suspendre leur action mercredi après-midi après l'annonce d'une réunion jeudi au ministère de l'Agriculture, a déclaré Philippe Jehan, président de la Fdsea de la Mayenne.

Vaches laitières Les producteurs reprochent à Lactalis de ne pas respecter l'accord sur le prix du lait conclu en 2009. (©Terre-net Média)

Ces agriculteurs reprochent à Lactalis, numéro un européen de la collecte de lait, de ne pas respecter le contrat signé avec eux. « On lève le camp. On a obtenu une réunion au ministère demain, jeudi, à 11h », a déclaré à l'AFP Philippe Jehan. « On a libéré les entrées et les sorties de Lactalis et la collecte de lait a repris » chez les producteurs, a-t-il ajouté.

Les producteurs reprochent à Lactalis de ne pas respecter l'accord sur le prix du lait conclu en 2009, alors que le cours du lait monte face à la réduction de la production mondiale et que cette hausse devrait, estiment-ils, se répercuter sur leurs revenus conformément à cet accord. A compter du 1er juillet et jusqu'à la fin de l'année, Lactalis propose « en moyenne annuelle 334 euros pour 1.000 litres. Or, si les modalités de calcul de l'accord de 2009 étaient respectées, le prix devrait être à 346 euros, soit pour nous un manque à gagner de 12 euros pour 1.000 litres », a expliqué le président de la Fdsea de la Mayenne. « La conjoncture étant bien meilleure, on n'est pas d'accord », a-t-il dit. Lactalis est « le seul groupe de collecte de lait à ne pas appliquer cet accord », a-t-il ajouté.

Selon les industriels du lait, la production a reculé de plus de 10 % en Argentine en janvier-février et de 6 % sur le premier trimestre en Australie. De nombreux producteurs de lait sont dans une situation financière difficile en raison de la faiblesse du prix de vente de leur matière première face à des charges en croissance constante. « La plus grande entreprise laitière privée de France a décidé unilatéralement que le prix payé aux producteurs d'ici à la fin de l'année serait déconnecté des indicateurs prévus dans les contrats. Ce faisant, Lactalis prend la décision de ne pas respecter son contrat avec les producteurs. C'est inacceptable », a écrit la Frsea Ouest dans un communiqué. « Être numéro un confère des droits et des devoirs : parmi les devoirs figure celui d'être exemplaire! Lactalis devrait le comprendre », a ajouté le syndicat agricole.

Groupe familial et premier groupe laitier mondial, Lactalis possède, selon son site internet, près de 200 sites dans le monde et emploie 55.000 personnes. Sa dernière acquisition est la prise de contrôle du groupe italien Parmalat en 2011.

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