« C'est une situation assez rare » convient jeudi le directeur du comité pour la promotion de l'œuf (CNPO) Christian Marinov, qui relie cette « crise sans précédent » aux travaux de mise aux normes européennes sur le bien-être animal effectués en 2011-2012. « Les travaux de modernisation ont permis de rationnaliser la production et d'augmenter les capacités » explique-t-il à l'AFP.
Or, pendant les travaux, de la fin 2010 au début 2012, « on a commencé à importer pour faire face aux besoins et aujourd'hui on continue, même en quantité plus réduite ». « Du coup, on se retrouve avec un bon 5 % de poules en trop et des cours qui s'effondrent », ce qui impose de prendre certaines décisions d'urgence, indique Christian Marinov.
Car les conséquences sont rudes pour les éleveurs, « le prix de l'œuf ne paie même plus le coût des aliments » : alors qu'un œuf revient 6,5 centimes à produire, il est acheté 4,5 centimes à l'éleveur, soit une perte de 30 %.
Cette crise impose de prendre certaines décisions d'urgence : les éleveurs sont appelés par leur organisme à réduire la production par des abattages anticipés et des mesures techniques comme le prolongement des phases de « vide sanitaire » (le temps de latence lors du renouvellement des élevages de pondeuses) : de 15 jours à 3 semaines, il passe à 6 semaines minimum et même 8 semaines pour les poules blanches (qui pondent un tiers de plus que la moyenne), détaille Christian Marinov.
La France compte quelque 3.000 producteurs d'œufs selon lui, et même si la consommation se tient bien, « elle ne suffit pas à absorber tous les œufs en surproduction ».
D'autant qu'au sein de l'Union européenne, les pays voisins ne sont pas encore tous en conformité avec les nouvelles normes ou ont pris du retard. Or c'est auprès de ces pays, dont l'Espagne, que se fournissent les importateurs.
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